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Le langage de la girafe - 3ème partie
LA GRATITUDE DE LA GIRAFE
Exercer la gratitude est un autre point important dans l'apprentissage du girafien, particulièrement important pour fortifier notre énergie. La gratitude est, pour ainsi dire, le "carburant" des girafes.
La gratitude aussi peut être exprimée en girafien et en lupin.
Imaginez que quelqu'un vous dise : "Tu as accompli ton travail de façon parfaite, tu es le champion dans cette activité."
Comment vous sentez-vous quand vous entendez cela ? Véritablement ?! (ne continuez la lecture que quand vous avez complètement saisi le sentiment).
Imaginez maintenant que quelqu'un vous dise, au lieu de cela : "Quand tu as fait ceci ou cela (l'activité est minutieusement décrite), je me suis beaucoup réjoui, je me sentais soulagé, reconnaissant et inspiré. Tu as ainsi totalement satisfait mon besoin de m'en remettre à quelqu'un d'autre et de pouvoir te faire confiance".
Quelle sorte de remerciement vous fournit le plus de "carburant intérieur" ?
La première déclaration était une gratitude avec évaluation (et par conséquent lupine), et la seconde était sans évaluation. Vous êtes-vous demandé, dans la vie, pourquoi les manifestations de reconnaissance d'autrui vous touchaient aussi peu ? N'était-ce pas celles qui contenaient des évaluations ? Même si ce sont, sur le moment, des évaluations positives, cela est loin de nous satisfaire, en général, aussi profondément que la gratitude girafienne.
S'EXERCER A LA GRATITUDE :
1. Pensez au remerciement que vous eûtes volontiers reçu dans la vie, mais qui n'est jamais venu. Imaginez-vous maintenant la personne quand elle vous remercie en girafien selon les 3 points (observation, sentiments, besoins satisfaits).
2. Pensez à des choses que quelqu'un a faites pour vous dans les dernières 24 heures. Remerciez selon les 3 points (même des broutilles).
3. Inculquez à votre éducateur intérieur d'être reconnaissant envers VOUS. Faites lui fêter quelque chose qui a amélioré la vie pour vous.
a) soyez reconnaissant de quelque chose en quoi vous vous êtes fait du bien à vous-même (selon les 3 points).
b) soyez reconnaissant de quelque chose par quoi vous avez amélioré le monde ou la vie d'autrui (il existe en vérité au moins 100 choses par jour à fêter, même les babioles !).
4. Pensez à quelqu'un, dans votre vie, que vous n'avez pas encore remercié. Remerciez-le en pensée (ce peut-être des morts). Ensuite, réfléchissez : qu'est-ce qui vous retient de vous rattraper et d'utiliser les remerciements de la girafe si la personne est encore en vie ? Établissez la liste des gens que vous n'avez pas encore remerciés. Qu'est-ce qui vous en empêche ?
La langue des girafes - ou communication non-violente - résonne peut-être comme une technique essentiellement extérieure, mais elle exige et occasionne en même temps tant de changements intérieurs que l'apprentissage de cette langue comporte aussi, comme effet secondaire, une action thérapeutique. Car, qui n'inculque pas le langage de la girafe à son éducateur intérieur - et n'apprend pas la compassion et la compréhension pour soi-même - celui-là ne pourra pas non plus le mettre en œuvre véritablement pour les autres.
Par conséquent, plus on s'exerce dans le girafien, plus on obtient de considération devant soi-même et devant autrui. Plus aussi on devient sensible à ses vrais désirs et en même temps - à la voix de l'intuition. Et plus on devient heureux automatiquement -alors que, à proprement parler, on ne fait que s'entraîner à la communication non-violente.
Voici un dernier exemple tiré de la riche expérience de Marshall :
Lors d'une visite dans une prison, Marshall demanda à un détenu quel était son besoin essentiel, et celui-ci répondit : "Mon grand besoin est d'assassiner XY. Le seul rêve que je fais toutes les nuits, c'est la manière dont je tuerai XY quand je sortirai d'ici".
Marshall :
"Je parie que je peux te montrer quelque chose qui te ferait davantage plaisir ! Peux-tu me consacrer assez de temps pour que je te présente mon idée ?"
Le détenu (dans l'autodérision) : "Du temps, j'en ai à revendre !"
Marshall se livra alors à un jeu de rôle avec le détenu. Il lui fit jouer la personne XY, et lui-même joua le prisonnier en tant que girafe, et avec des oreilles de girafe. Il dit au détenu, qui jouait XY : "Ecoute. Je vais te dire maintenant ce qui s'est produit en moi, et tu devras le répéter. Tu ne devras rien faire d'autre. Aucune explication !
"Sais-tu ce que cela signifie que de vivre exclusivement pour des pensées de vengeance ? Ce n'est vraiment pas une vie. Répète cela !"
Le détenu joua d'abord au loup, donna des explications et proféra des échappatoires. Mais Marshall ne lui laissa aucun répit jusqu'à ce qu'il eût répété ce qu'il avait entendu - puis il ajouta la phrase suivante : "J'ai un besoin de reconnaissance de mes souffrances, je me sens comme ceci ou comme cela… etc." (Marshall s'était fait raconter le cas).
Après que le détenu, en YX, eut répété 4 phrases semblables de Marshall, il dit "Stop, stop, tu as raison. C'est beaucoup plus qu'il ne m'en faut".
Marshall expliqua au détenu qu'il avait en vue l'image typique du héros de cinéma. Le héros se bat et se fustige - et il venge les opprimés. Nous croyons en cette image et voulons la réaliser exactement mais, dans la vie réelle, cela ne nous satisfait nullement. Toute pensée de vengeance n'est qu'un besoin insatisfait de compassion !
Quand Marshall, trois mois plus tard, se retrouva dans cette prison, le détenu accourut immédiatement vers lui et lui dit, très excité, qu'il serait libéré 3 mois plus tard. Il pria Marshall de refaire encore une fois, très exactement, l'exercice avec lui, car sinon un malheur arriverait bientôt ! Mais, dans l'entre-temps, il avait préféré la variante de la girafe !
"Toute idée de vengeance est un besoin insatisfait de compassion", dit Marshall pour commenter cet exemple. Et elle nous pompe force et énergie, elle détériore tout ce que nous rencontrons dans la vie. Reconnaître les vrais besoins qui se cachent là-derrière ne conduit pas seulement à plus de bien-être dans l'instant ; cela augmente aussi et fortifie notre lumière intérieure. Ainsi, nous pouvons d'autant plus facilement nous relier à l'énergie de l'univers, et d'autant plus de "hasards" nous aident.
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