• Les Quatre Accords Toltèques

    Outil de transformation qui vous conduit à cesser de juger, en particulier de vous juger vous-même, et à commencer à mettre en pratique un autre mode de vie.

    Ils vous conduisent à ne plus vivre dans la culpabilité, la honte et le rejet de soi ; ils vous aident à briser les accords limitant l'expression de votre créativité, et à les remplacer par de nouveaux accords facilitant la manifestation de votre amour.

     

    Don Miguel Ruiz

     

    soleil

     

    1) Que votre parole soit impeccable

    2) Quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle

    3) Ne faites pas de suppositions

    4) Faites toujours de votre mieux

     

    soleil


  • GLOSSAIRE ABRÉGÉ DES TERMES DES QUATRE ACCORDS TOLTEQUES


    Le livre de la Loi :

    Tout comme un gouvernement possède un livre des lois qui gouvernent le rêve de la société, notre système de croyances est le Livre de la Loi qui gouverne notre vie. Tout ce qui se trouve dans notre Livre de la Loi est notre vérité suprême. Nous fondons tous nos jugements sur ce Livre, même s'ils vont à l'encontre de notre propre nature intérieure.


    La Domestication des Humains :

    On domestique les humains comme on le fait d'un chien ou d'un autre animal : grâce à un système de punitions et de récompenses. Durant la domestication humaine, l'information du rêve extérieur est transférée au rêve intérieur ; elle crée ainsi tout notre système de croyances, afin de nous enseigner comment être un humain.


    Rêver :

    Rêver est la fonction principale du cerveau, lequel rêve 24 heures par jour. Lorsque le cerveau est éveillé, il existe une structure matérielle qui nous fait percevoir les événements de façon linéaire ; quand nous dormons, cette structure n'est plus là, aussi le rêve a-t-il tendance à changer constamment.


    Le Rêve de la Planète :

    Le rêve de la société, ou rêve de la planète, est le rêve collectif de milliards de personnes. Ensemble, elles créent le rêve d'une famille, le rêve d'une communauté, d'une ville, d'un pays, et enfin le rêve de toute l'humanité. Le rêve de la planète inclut toutes les règles et croyances de la société, ses lois, ses religions,ses gouvernements, ses écoles et ses mœurs sociales. Dans ce rêve, il est normal que les humains souffrent ; la peur en est aussi une composante importante.


    L'image de perfection :

    Au cours de notre domestication, nous nous formons une image de la perfection afin de plaire aux autres, d'être à la hauteur de leurs attentes. Mais nous ne sommes jamais parfaits, d'après ce point de vue, nous commençons alors à nous rejeter. C'est à cause de l'image de perfection que nous nous maltraitons ; c'est la raison pour laquelle nous rejetons notre propre humanité. Nous jugeons également les autres en fonction de cette image, et ils ne parviennent jamais à correspondre à notre idéal.


    Le Juge :

    Le Juge intérieur se sert de ce qu'il y a dans le Livre de la Loi pour juger tout ce que nous faisons, pensons, et sentons. Chaque fois que nous allons à l'encontre du Livre de la Loi, le Juge nous déclare coupable, nous devons avoir honte et être puni.


    Le Mitote :

    Les Toltèques utilisent ce terme pour désigner la condition dans laquelle se trouve le mental humain. On peut comparer le mitote à un immense marché où des milliers de personnes parlent toutes en même temps et personne ne comprend. Le mitote est aussi comparable à un brouillard qui nous rend aveugle à la vérité.


    Le Parasite :

    Les Toltèques comparent le Juge, la Victime et le système de croyances à un Parasite qui envahit l'esprit humain. Le Parasite est une entité vivante, faite d'énergie psychique ou émotionnelle. On peut aussi le comparer à un programme qui rêve à travers notre mental et vit à travers notre corps. Du point de vue toltèque, tous les humains qui ont été domestiqués sont malades car ils ont un Parasite qui se nourrit des émotions provenant de la peur et de la souffrance.


    L'importance personnelle :

    Durant la domestication, on apprend à croire que l'on est responsable de tout : "Moi, moi, toujours moi". L'importance personnelle, ou le fait de tout prendre personnellement, est l'expression maximale de l'égoïsme, car on part du principe que tout ce qui arrive concerne "moi".


    La Victime :

    La Victime est la part de notre psyché qui reçoit les jugements, qui encaisse la culpabilité, la honte et les reproches. Le Juge décrète et la Victime ressent la culpabilité et subit la punition. La Victime pleure tout le temps, "pauvre de moi", à cause d'un profond sentiment d'injustice : quoi qu'elle fase pour plaire au Juge, ce n'est jamais assez bien.

     

    Les Quatre Accords Toltèques

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  • La Voie de l'Amour, la Voie de la Peur


    Votre vie tout entière n'est qu'un rêve. Vous vivez au beau milieu d'un rêve dans lequel tout ce que vous savez sur vous-même n'est vrai que pour vous.

    Votre vérité n'est vraie pour personne d'autre, pas même vos enfants ou vos propres parents. Comparez simplement ce que vous croyez sur vous-même et ce que votre mère pense de vous. Elle peut affirmer qu'elle vous connaît très bien, mais elle n'a aucune idée de qui vous êtes vraiment. Vous le savez bien. Et de votre côté, vous pouvez croire connaître votre mère, mais vous ne savez absolument pas qui elle est réellement. Elle a de nombreux rêves qu'elle n'a jamais partagés avec personne. Vous n'avez aucune idée de ce qu'il y a dans sa tête.

    Si vous vous remémorez votre propre vie et que vous essayez de vous souvenir de ce que vous avez fait à l'âge de onze ou douze ans, vous ne vous rappellerez guère plus de cinq pour cent de votre propre vie.

    Bien sûr, vous vous souviendrez des choses les plus importantes, comme de votre nom, parce que vous y repensez constamment. Mais il arrive à certains d'oublier le nom de leurs propres enfants ou amis. C'est parce que la vie est faite de rêves, de nombreux petits rêves qui changent tout le temps. Les rêves ont tendance à se dissoudre : voilà pourquoi nous oublions tout si facilement.

    Chaque être humain possède son rêve de vie personnel, et ce rêve est différent de celui de toute autre personne. Nous rêvons en fonction de toutes les croyances que nous cultivons, et nous modifions notre rêve d'après la façon dont nous jugeons et dont réagit notre victime intérieure. Voilà pourquoi les rêves ne sont jamais les mêmes, d'une personne à l'autre. Dans une relation, deux personnes peuvent prétendre être pareilles, ressentir les mêmes choses, vivre le même rêve, mais il est totalement impossible qu'une telle chose se produise. Il y a deux fois deux rêveurs, avec deux rêves différents. Chaque rêveur rêvera à sa façon. Voilà pourquoi il faut accepter les différences existant entre rêveurs : nous devons mutuellement respecter nos rêves.

    On peut avoir simultanément des milliers de relations, mais chaque relation n'existe qu'entre deux personnes, et jamais plus de deux. J'ai une relation avec chacun de mes amis, et chaque fois ce n'est qu'entre nous deux. J'ai une relation avec chacun de mes enfants, et chaque relation est totalement différente des autres.

    Selon la façon dont deux personnes rêvent, elles créent ensemble la direction commune de ce rêve que l'on appelle une relation.

    Chacune de nos relations - avec papa, maman, nos frères et sœurs, nos amis - est unique, parce que nous rêvons un petit rêve ensemble. Chaque relation devient un être vivant, concrétisé par deux rêveurs.

    De même que votre corps est fait de cellules, vos rêves sont faits d'émotions. Il existe principalement deux sources d'émotions : l'une est la peur, et toutes les émotions qui en découlent ; l'autre est l'amour, ainsi que tous les sentiments qui en résultent. Nous vivons tous ces deux types d'émotions, mais celle qui est la plus fréquente chez les gens ordinaires est la peur. On peut dire que les relations normales dans ce monde-ci se fondent à 95% sur la peur et à 5% sur l'amour. Bien sûr, ces proportions changent selon les gens, mais même si la peur ne représente que 60% et l'amour 40%, la relation reste principalement fondée sur la peur.

    Pour bien comprendre ces émotions, on peut décrire certaines caractéristiques de l'amour et de la peur que j'appelle la "Voie de l'Amour" et "la Voie de la Peur". Ces deux voies ne sont que des points de référence qui nous aident à voir comment nous vivons notre vie. Les divisions qui suivent aident notre esprit logique à comprendre et à essayer d'avoir un peu de contrôle sur les choix que nous effectuons. Regardons donc quelques-unes des caractéristiques de l'amour et de la peur.

    L'amour ne connaît aucune obligation. La peur est pleine d'obligations. Dans la voie de la peur, quoi qu'on fasse, c'est parce qu'on doit le faire, et l'on attend aussi des autres qu'ils fassent telle ou telle chose parce qu'ils le doivent. On a donc les obligations, et dès qu'on doit faire quelque chose, on y oppose de la résistance. Plus on résiste, et plus on souffre. Tôt ou tard, on cherche donc à fuir ses obligations. L'amour, par contre, ne connaît pas la résistance. Quoi que nous fassions, c'est parce que nous voulons le faire. C'est un plaisir ; c'est comme un jeu, et le faire nous amuse.

    L'amour n'a pas d'attentes. La peur est remplie d'attentes. Sous l'emprise de la peur, on fait les choses parce que l'on pense devoir les faire, et l'on attend des autres qu'ils fassent de même. Voilà pourquoi la peur fait mal, et non l'amour. On s'attend à telle chose, et si elle n'arrive pas, on se sent blessé : on trouve que ce n'est pas juste. Lorsqu'on aime, on n'a aucune attente. On fait ce qu'on fait parce qu'on le veut bien, si les autres font ou non telle chose, c'est parce qu'ils en ont envie ou non. Cela n'a aucun caractère personnel. Lorsqu'on n'a pas d'attentes, si rien n'arrive, ce n'est pas grave. On ne se sent blessé, car quoi qu'il se produise, c'est très bien. Voilà pourquoi quasiment rien ne peut nous atteindre lorsqu'on vit dans l'amour. Nous ne nous attendons pas à ce que l'être aimé fasse ceci ou cela, et nous n'avons pas d'obligations non plus.

    L'amour se fonde sur le respect. La peur ne respecte rien. Si j'ai pitié de vous, cela signifie que je ne vous respecte pas. Je ne vous estime pas capable d'effectuer vos propres choix. Et si je dois choisir à votre place, c'est que je ne vous respecte pas. Dès lors, j'essaie de vous contrôler. D'ailleurs, la plupart du temps, lorsque nous disons à nos enfants comment ils doivent vivre leur vie, c'est parce que nous ne les respectons pas. Nous avons pitié d'eux, et nous essayons de faire pour eux ce qu'ils devraient faire eux-mêmes. Lorsque je ne me respecte pas, je m'apitoie sur moi-même, et je me dis que je ne suis pas assez bon pour réussir dans ce monde.

    Comment savoir quand vous ne vous respectez pas ? C'est quand vous vous dites : "Pauvre de moi : je ne suis pas assez fort, pas assez intelligent, pas assez beau, je ne m'en sortirai pas." L'apitoiement sur soi vient d'un manque de respect.

    L'amour est impitoyable ; il n'a pitié de personne, mais il a de la compassion. La peur est pleine de pitié ; elle a pitié de tout le monde. Vous avez pitié de moi car vous ne me respectez pas, puisque vous pensez que je ne suis pas assez fort pour m'en sortir. L'amour, en revanche, est plein de respect. Je vous aime ; je sais que vous pouvez y arriver. Je sais que vous êtes assez fort, assez intelligent, assez compétent pour effectuer vos propres choix. Je n'ai pas à faire de choix pour vous. Vous en êtes capable. Si vous tombez, je peux vous tendre la main, je peux vous aider à vous relever. Je peux même vous dire : "Vas-y, tu en es capable". Cela, c'est de la compassion, mais ce n'est pas la même chose que la pitié. La compassion vient du respect et de l'amour ; la pitié provient d'un manque de respect et de la peur.

    L'amour est totalement responsable. La peur fuit la responsabilité, ce qui ne signifie pas qu'elle ne soit pas responsable. Essayer de fuir ses responsabilités est l'une des plus grandes erreurs que nous puissions commettre, car chaque action a des conséquences. Tout ce que nous pensons, tout ce que nous faisons, a des conséquences. Si nous faisons tel choix, il s'en suivra tel résultat ou telle réaction. Si nous refusons de choisir, il y aura tel résultat ou telle réaction. Si nous refusons de choisir, il y aura malgré tout des résultats et des réactions. D'une façon ou d'une autre, nous serons confrontés aux conséquences de nos actions.

    Voilà pourquoi chaque être humain est totalement responsable de ses actions, même s'il ne veut pas l'être. Certains peuvent essayer de payer vos erreurs à votre place, mais vous les paierez vous-même de toute façon, et il vous faudra alors les payer deux fois. Lorsque d'autres personnes essayent d'assumer vos responsabilités, cela ne fait que créer des problèmes plus importants.

    L'amour est toujours bon. La peur est toujours méchante. Quand on a peur, on est plein d'obligations, plein d'attentes, dénué de respect, on évite les responsabilités et l'on ressent de la pitié. Comment peut-on se sentir bien, alors qu'on souffre de tant de peur ? On se sent victime de tout : on est jaloux, en colère, ou triste, ou l'on se sent trahi.

    La colère n'est que de la peur masquée. La tristesse est de la peur masquée. La jalousie est de la peur masquée. Assailli par toutes ces émotions créées par la peur, et qui nous font souffrir, on ne peut pas prétendre être bon.

    Si on ne se sent pas bien, si on n'est pas heureux, comment être bon ? Lorsque vous êtes dans la voie de l'amour, vous n'avez ni obligations ni attentes. Vous ne vous apitoyez pas sur vous-même, ni sur les autres. Tout va bien pour vous, et voilà pourquoi un sourire illumine toujours votre visage. Vous vous sentez bien, et comme vous êtes heureux, vous êtes bon. L'amour est toujours bon, il vous rend généreux. Et vous ouvre toutes les portes. L'amour est généreux. La peur est égoïste ; pour elle n'existe que moi. L'égoïsme ferme toutes les portes.

    L'amour est inconditionnel. La peur est pleine de conditions. Dans la voie de la peur, je vous aime SI vous me laissez vous contrôler, SI vous êtes gentil avec moi, SI vous cadrez avec l'image que j'ai de vous. Je me crée une image de qui vous devriez être, et comme vous n'êtes pas et ne serez jamais conforme à cette image, je vous juge et je vous déclare coupable. Souvent, même, j'ai honte de vous, parce que vous n'êtes pas conforme à ce que j'attends de vous. Alors vous m'embarrassez, vous me mettez mal à l'aise, et je ne fais preuve d'aucune patience à votre égard. Je ne fais que prétendre être bon envers vous. Dans l'amour, il n'y a pas de SI ; il n'y a pas de conditions. Je vous aime sans raison, sans justification. Je vous aime tel que vous êtes, et vous êtes libre d'être comme vous êtes. Sinon, j'ai meilleur temps d'être avec quelqu'un qui soit tel que je le souhaite. Nous n'avons aucun droit de changer quiconque, et personne non plus n'a le droit de nous changer. Si un jour nous changeons, c'est parce que nous le voulons, parce que nous ne souhaitons plus souffrir davantage.

    La plupart des gens passent toute leur vie dans la voie de la peur. Ils maintiennent telle relation parce qu'il pensent le devoir. Ils ont de nombreuses attentes vis-à-vis de leur partenaire et d'eux-mêmes. Tous ces drames et ces souffrances proviennent de ce que nous utilisons les canaux de communication qui existaient déjà avant que nous soyons nés.

    Les gens jugent et se sentent victimes, ils médisent les uns des autres en présence de leurs amis, dans les bistrots. Ils font en sorte que les membres des leur propre famille se détestent les uns les autres. Ils accumulent du poison émotionnel, puis le déversent sur leurs enfants. "Regarde ce que ton père m'a fait ! Ne sois pas comme lui. Tous les hommes sont comme ceci ; toutes les femmes sont comme cela." Voilà ce que nous faisons aux personnes que nous aimons : à nos propres enfants, à nos propres amis, à nos partenaires.

    Il y a tant de conditions, d'attentes et d'obligations, dans la voie de la peur, que nous créons de nombreuses règles pour nous protéger de la douleur émotionnelle, alors qu'en réalité il ne devrait en exister aucune. Toutes ces règles affectent la qualité de communication existant entre nous, parce que lorsqu'on a peur, on ment. Si vous vous attendez  à ce que je me comporte de telle manière, je me sens obligé de le faire. Mais la vérité est que je ne suis pas ce que vous voudriez que je sois. Si je suis honnête et que je suis qui je suis, vous êtes blessé, vous vous énervez. Alors, je vous mens, car j'ai peur de votre jugement, j'ai peur que vous en ayez après moi, que vous me jugiez, que vous me considériez coupable et que vous me punissiez. Et ensuite, chaque fois que vous vous en souviendrez, vous me punirez encore et encore, pour la même erreur.

    Dans la voie de l'amour, la justice existe. Si vous faites une erreur, vous la payez une fois, et si vous vous aimez vraiment, vous tirez une leçon de cette erreur. Dans la voie de la peur, il n'y a pas de justice. Vous vous forcez à payer des milliers de fois la même erreur. Et vous faites pareil avec votre partenaire ou vos amis. Cela éveille un sentiment d'injustice, et des plaies émotionnelles se créent. Puis, bien entendu, vous programmez votre propre échec. Les humains créent des drames pour absolument tout, même pour des broutilles. On les observe constamment dans les relations normales de l'enfer, parce que les couples sont dans la voie de la peur.

    Chaque relation est faite de deux moitiés. Vous êtes une de ces moitiés, l'autre est votre fils, votre fille, votre père, votre mère, vos amis, votre partenaire. De ces paires de moitiés, vous n'êtes responsable que de la vôtre ; vous n'êtes pas responsable de celle de l'autre personne engagée dans une relation avec vous. Peu importe le sentiment de proximité que vous estimez avoir avec telle ou telle personne, peu importe à quel point vous pensez l'aimer, il n'est pas possible que vous soyez responsable de ce qui se trouve dans sa tête. Vous ne saurez jamais ce que cette personne ressent, ce qu'elle croit, toutes les suppositions qu'elle fait. Vous ne connaissez rien de cette personne. Voilà la vérité. Mais que fait-on ? On s'efforce d'être responsable de l'autre moitié, et voilà pourquoi les relations en enfer sont fondées sur la peur, les drames et les guerres de pouvoir.

    Si nous sommes mêlés à une guerre de pouvoir, c'est parce que nous n'avons aucun respect. La vérité est que nous n'aimons pas. Notre manière d'agir est déterminée par l'égoïsme, pas par l'amour ; elle a pour seul but de nous faire obtenir les petites doses d'amour qui nous font nous sentir bien. Lorsque nous manquons de respect, il y a forcément une guerre de pouvoir, puisque chacun se sent responsable de l'autre. Puisque je ne vous respecte pas, il faut que je vous contrôle. Je dois être responsable de vous, parce que, quoi qu'il vous arrive, cela va me faire mal, et je veux éviter la douleur. Voilà pourquoi, quand je vois que vous n'agissez pas de façon responsable, je vous secoue, pour tenter de vous responsabiliser d'après mon point de vue personnel. Cela ne signifie pas que j'aie raison.

    Voilà ce qui se produit lorsqu'on se trouve dans la voie de la peur. Étant donné qu'il n'y a aucun respect, j'agis comme si vous n'étiez pas assez intelligent, pas assez doué pour savoir ce qui est bon ou pas pour vous. Je suppose que vous n'êtes pas assez fort pour affronter certaines situations et vous en tirer. Je dois donc vous contrôler et vous dire : "Laisse-moi faire ceci pour toi", ou "Ne fais pas cela". J'essaie de supprimer votre moitié de notre relation, et de contrôler cette dernière en entier. Mais, si je contrôle toute la relation, que reste-t-il de votre contribution ? Cela  ne marche pas.

    Lorsque les deux moitiés d'une relation sont présentes, on peut partager, on peut être heureux, créer le rêve le plus merveilleux ensemble. Mais l'autre moitié a toujours son propre rêve, sa propre volonté, de sorte qu'on ne peut jamais contrôler ce rêve, quelle que soit l'énergie qu'on y mette. On a donc le choix : soit créer des conflits et déclencher une guerre de pouvoir, soit devenir partenaires de jeu et former une équipe. Les partenaires d'une même équipe jouent ensemble, et non l'un contre l'autre.

    Si vous jouez au tennis, vous avez un partenaire, vous formez une équipe, et vous ne vous faites jamais de tort. Même si vous jouez les deux de façon différente, vous avez le même but : passer un bon moment ensemble, jouer ensemble, être partenaires. Si vous tombiez sur un partenaire qui veuille contrôler votre jeu et qui vous dise : "Non, ne joue pas comme cela ; joue comme ceci. Non, ton coup n'est pas bon ! ", vous n'auriez plus aucun plaisir. Vous finiriez par ne plus vouloir jouer avec lui. Au lieu de former une équipe avec vous, ce partenaire tenterait de contrôler votre façon de jouer. Or sans la notion d'équipe, il y a toujours des conflits. Si vous voyez votre partenariat, votre relation d'amour, comme une équipe, tout commencera à s'améliorer. Dans une relation, tout comme dans un jeu, il ne s'agit pas de gagner ou de perdre. Vous jouez pour vous amuser.

    Dans la voie de l'amour, vous donnez plus que vous ne prenez. Et, bien entendu, vous vous aimez tellement que vous ne permettez pas à des gens égoïstes de profiter de vous. Vous ne cherchez pas la revanche, mais vous êtes clair dans votre façon de communiquer. Vous êtes capable de dire : "Je n'aime pas que tu essaies d'abuser de moi, je n'aime pas que tu me manques de respect, que tu sois désagréable envers moi. Je n'ai pas besoin que quelqu'un me maltraite verbalement, émotionnellement ou physiquement. Je n'ai pas besoin de t'entendre jurer tout le temps. Je ne suis pas meilleur que toi, mais j'aime la beauté. J'aime rire et m'amuser. J'aime aimer. Ce n'est pas que je sois égoïste, mais je n'ai pas besoin d'une grosse victime à côté de moi. Cela ne veut pas dire que je ne t'aime pas, mais je ne suis pas responsable de ton rêve. Si tu veux être en relation avec moi, ton Parasite va en souffrir, parce que je ne réagirai pas du tout à tes attitudes ni à tes propos orduriers". Agir ainsi n'est pas égoïste ; c'est une preuve d'amour envers soi. L'égoïsme, la volonté de contrôler et la peur rompront presque toutes les relations. La générosité, la liberté et l'amour créeront les relations les plus belles : ce seront des romances sans fin.

    La maîtrise d'une relation ne concerne que vous. La première étape est de prendre conscience que chacun rêve son propre rêve. Sachant cela, vous pouvez ensuite être responsable de votre moitié de relation, c'est-à-dire de vous-même. Si vous savez que vous n'êtes responsable que de la moitié d'une relation, il est facile de la contrôler. Le contrôle de l'autre moitié ne vous revient pas. Si nous faisons preuve de respect, nous savons que notre partenaire, notre ami, notre fils ou notre mère sont totalement responsables de leur propre moitié de la relation que nous avons avec eux. Si nous respectons les autres moitiés, nos relations seront toujours empreintes de paix. Il n'y aura pas de guerre.

    Ensuite, si vous savez ce que sont l'amour et la peur, vous pouvez devenir conscient de la façon dont vous communiquez votre rêve aux autres. La qualité de votre communication dépend des choix que vous faites à chaque instant, selon que vous réglez votre corps émotionnel sur la fréquence de l'amour ou sur celle de la peur. Si vous constatez que vous êtes dans la voie de la peur, cette simple prise de conscience peut vous permettre de transférer votre attention à la voie de l'amour. Rien qu'en voyant où vous êtes, et en modifiant simplement votre attention, tout changera autour de vous.

    Enfin, vous deviendrez conscient que personne ne peut vous rendre heureux, et que le bonheur provient de l'amour que vous exprimez : c'est là la plus grande maîtrise des Toltèques, la Maîtrise de l'Amour.

    On peut parler d'amour et écrire des milliers de livres à ce sujet, mais l'amour est différent pour chacun de nous, parce qu'il doit être vécu. L'amour n'est pas affaire de concepts ; l'amour est action. Et l'amour en action ne peut que produire du bonheur. Tandis que la peur en action ne peut que générer de la souffrance.

    La seule façon de maîtriser l'amour est de le pratiquer. Vous n'avez pas à justifier votre amour, ni à l'expliquer ; vous n'avez qu'à vous exercer à aimer. La pratique conduit à la maîtrise.

    Source : la maîtrise de l'amour - apprendre l'art des relations, Don Miguel Ruiz

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  • Imaginons que nous sommes atteints de maladie de la peau, avec des plaies infectées. Si nous voulons guérir, nous irons chez un médecin qui utilisera un scalpel pour ouvrir les plaies. Ensuite il les nettoiera, il y appliquera un traitement, et il veillera à ce qu'elles restent propres jusqu'à leur guérison et à la disparition de la douleur

    Pour guérir le corps émotionnel, nous allons faire exactement la même chose. Il nous faut ouvrir les plaies et les nettoyer, appliquer un traitement, et garder ces plaies propres jusqu'à leur guérison. Comment allons-nous les ouvrir ?

    En nous servant de la vérité comme d'un scalpel. Il y a deux mille ans, l'un des grands Maîtres nous a dit : "Et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira".

    La vérité est semblable à un scalpel, parce qu'il est douloureux d'ouvrir nos plaies et de mettre à jour tous les mensonges qu'elles renferment. Les plaies de notre corps émotionnel sont masquées par le système de déni, ce système de mensonges que nous avons créé pour les protéger. Lorsque nous regardons nos plaies avec les yeux de la vérité, nous sommes enfin capables de les guérir.

    Commencez en pratiquant la vérité avec vous-même. Lorsque vous êtes vrai avec vous-même, vous commencez à voir chaque chose comme elle est, et non comme vous voudriez qu'elle soit. Prenons un exemple à forte charge émotionnelle : le viol.

    Disons que quelqu'un vous a violée il y a dix ans. Il est donc vrai que vous avez été violée. Mais en ce moment même, ce n'est plus vrai. Il s'agissait d'un rêve, et dans ce rêve, quelqu'un a violemment abusé de vous Vous ne l'avez pas cherché : ce qui s'est produit n'avait rien de personnel. Simplement, pour une raison ou une autre, c'est à vous que c'est arrivé, comme cela aurait pu arriver à n'importe qui. Mais est-ce que le fait d'avoir été violée vous condamne à souffrir de votre sexualité jusqu'à la fin de vos jours ? Votre violeur ne vous a pas condamné à cela. Vous êtes la victime, et si vous vous jugez vous-même et que vous vous estimez coupable, pendant combien d'années allez-vous vous punir en ne prenant plus de plaisir à accomplir l'une des choses les plus merveilleuses au monde ? Parfois, un viol peut détruire la sexualité de quelqu'un à vie. Où se trouve la justice là-dedans ? Vous n'êtes pas le violeur : pourquoi donc devriez-vous souffrir à vie de quelque chose que vous n'avez pas commis ? Vous n'êtes pas coupable d'avoir été violée, et cependant le Juge qui se loge dans votre tête peut vous faire souffrir et vivre dans la honte durant de nombreuses années.

    Bien entendu, cette injustice provoquera une sérieuse plaie émotionnelle avec une grosse dose de poison émotionnel, qui nécessitera des années de thérapie pour se dissiper. La vérité c'est que, oui, vous avez été violée, m ais qu'il n'est plus vrai que vous ayez à souffrir de cette expérience. C'est un choix.

    Voilà la première étape de l'utilisation de la vérité comme d'un scalpel : découvrir que l'injustice qui a ouvert une plaie n'est plus vraie maintenant, en cet instant précis ; se rendre compte que la chose qui, croyiez-vous, vous faisait souffrir, n'était même pas vraie. Et même si elle était vraie, cela ne signifie pas qu'elle le soit encore maintenant. En vous servant de la vérité, vous ouvrez donc la plaie et vous voyez l'injustice subie sous un autre angle.

    Dans ce monde, la vérité est relative : elle change tout le temps, parce que nous vivons dans un monde d'illusions. Ce qui est vrai maintenant ne l'est pas plus tard. Puis, cela peut à nouveau être vrai. La vérité en enfer pourrait aussi n'être qu'un concept tout autre, un autre mensonge qui peut être utilisé contre vous Notre propre système de déni est si puissant et si fort que cela devient très compliqué. Il y a des vérités qui recouvrent des mensonges, et des mensonges qui recouvrent des vérités. Comme un oignon que l'on pèle, couche après couche, vous découvrez la vérité petit à petit jusqu'à ce que, à la fin, vous ouvriez les yeux et découvriez que tout le monde, y compris vous-même, ment en permanence.

    A peu près tout est mensonge, dans ce monde d'illusion. Voilà pourquoi je demande à mes apprentis d'observer trois règles afin de voir ce qui est vrai.

    Règle numéro un : Ne me croyez pas.

    Vous n'avez pas à me croire, mais à penser et à effectuer des choix. Croyez ce que vous voulez croire, en fonction de ce que je dis, mais seulement si cela a un sens pour vous, si ça vous rend heureux. Si telle idée vous rapproche de votre éveil, faites le choix de la croire. Je suis responsable de ce que je dis, mais pas de ce que vous comprenez. Nous vivons dans des rêves totalement différents. Même si ce que je dis est absolument vrai pour moi, ce n'est pas forcément le cas pour vous. La première règle est donc très facile : Ne me croyez pas.

    La deuxième règle est plus difficile : Ne vous croyez pas vous-même.

    Ne croyez pas aux mensonges que vous vous dites et auxquels vous n'avez jamais fait le choix de croire, mais qu'on vous à programmé à croire. Ne vous croyez pas lorsque vous vous dites que vous n'êtes pas à la hauteur, que vous n'êtes pas assez intelligent, pas assez fort. Ne croyez pas à vos propres limites et restrictions. Ne croyez pas que vous n'êtes pas digne d'amour et de bonheur. Ne croyez pas que vous n'êtes pas beau ou belle. Ne croyez pas aux choses qui vous font souffrir. Ne croyez pas à vos propres drames. Ne croyez pas à votre propre Juge ni à votre propre Victime. Ne croyez pas la voix intérieure qui vous dit que vous êtes stupide, qui vous pousse au suicide. Ne la croyez pas, car elle n'est pas vraie. Ouvrez vos oreilles, ouvrez votre cœur, et écoutez. Lorsque vous entendrez votre cœur vous guider vers votre bonheur, alors faites un choix et tenez-vous y. Mais ne croyez pas tout ce que vous vous dites, car plus de 80% est mensonger, ce n'est pas vrai. La deuxième règle est donc difficile : Ne vous croyez pas vous-même.

    La règle numéro trois est la suivante : Ne croyez personne d'autre.

    Ne croyez pas autrui, car les autres mentent de toute façon tout le temps. Lorsque vous êtes libre de toute plaie émotionnelle, lorsque vous n'êtes plus obligé de croire les gens pour être accepté, vous voyez toute chose plus clairement.

    Vous distinguez bien si les choses sont noires ou blanches, si elles existent ou non. Ce qui n'est pas juste à l'instant le sera peut-être dans un moment. Tout change si vite. Mais quand vous êtes conscient, attentif, vous pouvez voir ces changements. Ne croyez pas les autres, parce qu'ils utiliseront votre propre stupidité pour manipuler votre esprit.

    Ne croyez pas ceux qui vous disent venir des Pléiades pour sauver le monde. Pas de chance ! Nous n'avons besoin de personne pour venir changer le monde. Le monde n'a pas besoin d'extra-terrestres pour être sauvé, quelqu'un se présentera bientôt et dira : "bon, une comète arrive, il nous faut fuir cette planète. Suicidez-vous et hop ! Vous atteindrez la comète puis vous irez au ciel".

    Ne croyez pas ces mythes. Créez votre propre rêve de paradis ; personne ne le créera pour vous. Seul le bon sens vous guidera vers votre propre bonheur, votre propre création. La troisième règle est difficile, parce que nous avons besoin de croire les autres.

    Ne les croyez pas.

    Ne me croyez pas, ne vous croyez pas vous-même, et ne croyez personne d'autre.

    En cessant de croire, tout ce qui n'est pas vrai se dissipera comme de la fumée, dans ce monde d'illusion.

    Toute chose est ce qu'elle est. Vous n'avez pas à justifier ce qui est vrai ; vous n'avez pas à l'expliquer. Ce qui est vrai n'a besoin du soutien de personne. Seuls vos mensonges ont besoin de votre soutien. Vous créez un mensonge pour justifier le précédent, puis un autre pour soutenir celui-là, et encore plein d'autres pour maintenir tous ces mensonges. Vous créez ainsi toute une structure mensongère, et lorsque la vérité surgit, tout s'effondre. Les choses sont simplement ainsi. Vous n'avez pas à vous sentir coupable de mentir.

    La plupart des mensonges auxquels nous croyons se dissipent simplement si nous n'y croyons plus. Toute chose non vraie ne survit pas au scepticisme ; seule la vérité y survit. Ce qui est vrai est vrai, que vous y croyez ou non.

    Votre corps est constitué d'atomes. Vous n'avez pas à y croire. Que vous y croyez ou non, c'est la vérité. L'univers est fait d'étoiles ; c'est vrai, que vous y croyez ou non. Seul ce qui est vrai subsistera, y compris les concepts que vous avez à propos de vous-même.

    On a vu que lorsque nous étions enfants, nous n'avons pas eu la possibilité de choisir que croire ou ne pas croire. Maintenant, les choses sont différentes. Maintenant, nous sommes adultes, nous avons le pouvoir d'effectuer des choix. Nous pouvons croire ou refuser de croire. Même si quelque chose n'est pas vrai, si nous choisissons d'y croire nous pouvons le faire, simplement parce que nous le voulons. Vous pouvez choisir la façon dont vous voulez vivre votre vie. Et si vous êtes honnêtes avec vous-même, vous saurez que vous êtes toujours libres de faire de nouveaux choix.

    Lorsque nous sommes disposés à voir avec les yeux de la vérité, nous mettons à jour certains de nos messages et ouvrons nos plaies. Mais il y a toujours du poison dans ces plaies.

    Une fois les plaies ouvertes, il faut en nettoyer tout le poison. Comment procéder ? Le même maître nous en a donné la solution, il y a 2000 ans : le Pardon. Il n'y a pas d'autre moyen que le pardon pour nettoyer les plaies de tout leur poison.

    Il vous faut pardonner à tous ceux qui vous ont fait du tort, même si ce qu'ils vous ont fait semble impardonnable à votre mental. Vous leur pardonnerez, non pas parce qu'ils le méritent, mais parce que vous ne voulez plus souffrir ni vous faire du mal chaque fois que vous vous rappelez ce qu'ils vous ont fait. Peu importe leur actes : vous leur pardonnerez parce que vous ne voulez plus vous sentir mal à chaque fois que vous y repensez. Le pardon servira à votre propre guérison mentale. Vous pardonnerez parce que vous ressentez de la compassion pour vous-même.

    Le Pardon est un acte d'Amour envers soi-même.

    Prenons l'exemple d'une femme divorcée. Imaginons que vous avez été mariée 10 ans, au cours desquels, pour une raison ou une autre, vous avez eu une fois une violente dispute avec votre mari à propos d'une grosse injustice. Désormais, rien que d'entendre prononcer son nom, vous ressentez une violente douleur dans l'estomac et vous avez envie de vomir. Le poison émotionnel est si fort que vous ne pouvez plus le supporter. Vous avez besoin d'aide et vous allez donc consulter un thérapeute. Vous lui dites : "Je souffre tellement. Je suis pleine de colère, de jalousie et d'envie. Ce qu'il a fait est impardonnable. Je hais cet homme." Alors le thérapeute vous dit : "Vous devez libérer vos émotions, exprimer votre colère. Vous devriez vous octroyer une bonne crise de décharge. Prenez un oreiller, mordez-le, frappez-le, et libérez votre colère". Vous y allez et vous vous offrez la colère de votre vie, libérant ainsi toutes ces émotions. Ça semble vraiment marcher. Vous payez vos 500 F (80€) de consultation et vous dites : "Merci beaucoup : je me sens mieux". Enfin, un grand sourire se dessine sur votre visage.

    Vous sortez de chez le thérapeute, et devinez qui passe par là en voiture ? … A peine apercevez-vous votre ex-mari que la même colère remonte en vous, mais encore pire. Il vous faut retourner en vitesse chez votre thérapeute et lui payer 500 F de plus pour une autre crise de colère. La libération des émotions par ce moyen-là ne vous offre donc qu'une solution temporaire. Elle peut libérer un peu de poison et vous donner un soulagement provisoire, mais elle ne guérit pas la plaie.

    La seule façon de guérir ses plaies est le pardon. Vous devez pardonner cette injustice à votre mari. Et vous saurez que vous avez pardonné à quelqu'un quand vous pourrez le revoir et ne plus rien sentir. Vous pourrez prononcer son nom sans réaction émotionnelle. Quand une de vos plaies peut être touchée sans que vous ayez mal, vous savez que vous avez vraiment pardonné. Bien sûr, il restera une cicatrice, comme sur la peau. Il vous restera un souvenir de ce qui s'est produit, de comment vous étiez auparavant ;  mais une fois la plaie guérie, vous n'aurez plus mal.

    Vous vous dites peut-être : "C'est facile de dire qu'on doit pardonner. J'ai essayé, mais je n'y arrive pas."

    Et vous avez plein de raisons et de justifications pour ne pas pardonner. Mais ce n'est pas la vérité. La vérité est que vous ne pouvez pas pardonner, parc qu'on vous a appris à ne pas pardonner, que vous vous êtes entraîné à ne pas pardonner, que vous êtes devenu maître dans l'art de ne pas pardonner.

    Il faut une époque, lorsque nous étions enfant, où pardonner était instinctif. Avant d'attraper cette maladie mentale dont nous souffrons, pardonner était naturel et ne demandait aucun effort. Nous pardonnions presque instantanément. Regardez deux enfants qui jouent ensemble, et qui commencent à se battre et à se frapper. Ils pleurent et courent vers leurs mères : "Il m'a tapé !" Une des mères décide d'aller parler à l'autre. Elles se disputent sur cet incident, tandis que cinq minutes plus tard les deux enfants jouent de nouveau ensemble comme si rien ne s'était produit. Les mères, elles, vont se détester jusqu'à la fin de leurs jours.

    Nous n'avons pas à apprendre à pardonner, car cette capacité est innée en nous. Mais devinez ce qui s'est passé ? On nous a appris le contraire, et nous nous sommes entraînés à faire le contraire, au point que pardonner est désormais très difficile. Que quelqu'un nous fasse quelque chose, et c'est fini : nous tirons un trait sur cette personne. Nous en faisons une question de fierté. Pourquoi ? Parce que notre ego se renforce lorsque nous ne pardonnons pas.

    Notre opinion semble plus puissante lorsque nous disons d'une personne : "Quoi qu'elle fasse, je le lui pardonnerai pas. Ce qu'elle a fait est impardonnable."

    Le vrai problème est l'orgueil. A cause de l'orgueil, à cause de l'honneur, on jette de l'huile sur le feu de l'injustice pour se souvenir de ne pas pardonner. Mais devinez qui va souffrir et accumuler de plus en plus de poison émotionnel ? C'est nous qui souffrirons de tout ce que les gens feront autour de nous, même si cela n'a rien à voir avec nous.

    On apprend aussi à souffrir pour punir ceux qui ont abusé de nous. On se comporte comme l'enfant qui pique une crise, juste pour attirer l'attention de ses parents. Je me fais du mal pour dire : "Regardez ce que je fais à cause de vous." C'est plutôt comique, mais c'est exactement ce que nous faisons. Ce qu'on aurait vraiment envie de dire, c'est : "Dieu, pardonne-moi." Mais on ne dit rien tant que Dieu ne vient pas d'abord nous demander pardon le premier. Souvent, on ne sait même pas pourquoi on est tellement remonté contre ses parents, ses amis, son partenaire. On est tout chamboulé, et si par hasard l'autre nous demande de lui pardonner, on éclate en sanglots en disant : "Oh, non, c'est à toi de me pardonner".

    Allez trouver le petit enfant qui fait sa crise dans son coin. Prenez votre orgueil et mettez-le à la poubelle. Vous n'en avez pas besoin. Libérez-vous de votre ego, et demandez pardon. Pardonnez aux autres, et vous verrez des miracles se produire dans votre vie.

    Commencez d'abord par faire une liste de tous ceux à qui vous pensez devoir demander pardon. Puis demandez-leur pardon. Même si vous n'avez pas le temps d'appeler tout le monde, demandez-leur pardon dans vos prières et par le biais de vos rêves. Ensuite faites la liste de tous ceux qui vous ont blessé, de tous ceux à qui vous devez pardonner. Commencez par vos parents, vos frères et sœurs, vos enfants, votre conjoint, vos amis, votre chat, votre chien, le gouvernement, et Dieu.

    Ensuite, vous allez leur pardonner en vous disant que, quoi qu'ils vous aient fait, cela n'avait rien à voir avec vous. Chacun rêve son propre rêve, vous vous rappelez ? Les mots et les actes qui vous ont blessé ne sont que les réactions de telle personne aux démons logés dans son esprit. Elle rêve en enfer, et vous n'êtes qu'un rôle secondaire dans son rêve. Rien de ce que fait autrui n'est provoqué par vous. Une fois que vous êtes conscient de cela, et que vous ne faites plus une affaire personnelle de ce qui vous est arrivé, la compassion et la compréhension vous conduiront au pardon.

    Commencez à travailler sur le pardon : commencez à le mettre en pratique. Ce sera difficile au début, puis cela deviendra une habitude. La seule façon de recouvrer votre capacité à pardonner est de vous exercer à nouveau.

    Entraînez-vous, encore et encore, jusqu'à ce que vous parveniez à vous pardonner à vous-même. A un certain point, vous verrez que vous devez vous pardonner pour toutes les plaies et tout le poison que vous vous êtes infligés dans votre propre rêve. Lorsque vous vous pardonnez, vous commencez à vous accepter, et votre amour pour vous-même se met à croître. C'est là le pardon suprême : lorsque vous vous pardonnez enfin à vous-même.

    Faites acte de pouvoir en vous pardonnant pour tout ce que vous avez fait dans votre existence toute entière. Et si vous croyez aux vies antérieures, pardonnez-vous tout ce que vous croyez avoir fait dans toutes vos vies précédentes. Le concept du karma n'est vrai que parce que nous le croyons tel.

    A cause de ce que nous croyons être bien ou mal, nous ressentons de la honte pour ce qui nous semble être mal. Nous nous estimons coupables, nous croyons devoir être puni, et nous nous punissons. Nous croyons que ce que nous avons créé est si sale que ça doit être nettoyé. Et puisque nous le croyons, eh bien : "Que ta volonté soit faite !" Cela devient vrai pour nous. Vous créez votre karma, et vous devez ensuite le payer. Vous voyez comme vous êtes puissant ! Il est pourtant facile de briser des vieux karmas. Mettez fin à cette croyance, en refusant d'y croire, et votre karma aura disparu. Vous n'avez pas à souffrir, vous n'avez rien à payer : tout est fini. Si vous parvenez à vous pardonner, le karma disparaît simplement comme ceci. A partir de là, vous pouvez tout redémarrer. La vie devient alors facile, parce que le pardon est la seule façon de nettoyer des plaies émotionnelles. Le pardon est la seule manière de guérir.

    Une fois que les plaies sont nettoyées, on peut utiliser un remède puissant pour accélérer le processus de guérison. Il nous vient aussi du même grand Maître : c'est l'Amour. L'amour est le remède qui accélère le processus de guérison. Il n'y en a pas d'autre que l'amour inconditionnel. Il ne s'agit pas de dire : je t'aime si, ni je m'aime si. Il n'y a pas de si. Il n'y a pas de justification. Pas d'explication. Il n'y a que de l'amour. Aimez-vous, aimez votre voisin, et aimez vos ennemis. C'est simple, ce n'est que du bon sens, mais nous ne pouvons pas aimer les autres si nous ne nous aimons pas nous-mêmes. C'est pourquoi nous devons commencer par l'amour de soi.

    Il y a des façons d'exprimer votre bonheur, mais il n'y a qu'une seule manière d'être vraiment heureux, et c'est d'aimer. Il n'y en a pas d'autre. Vous ne pouvez pas être heureux si vous ne vous aimez pas. C'est un fait. Si vous ne vous aimez pas, vous n'avez aucune chance d'être heureux. Vous ne pouvez pas partager ce que vous ne possédez pas.

    Si vous ne vous aimez pas, vous ne pouvez aimer personne d'autre non plus. Mais vous pouvez avoir besoin d'amour, et si celui que vous convoitez a aussi besoin de vous, alors les humains parlent d'amour. Mais ce n'en est pas. C'est de la possessivité, c'est de l'égoïsme, c'est vouloir contrôler l'autre, sans respect. Ne vous mentez pas ; ce n'est pas cela l'amour.

    Seul l'amour qui vient de vous vous rendra heureux. Un amour inconditionnel pour vous-même. Un abandon total à cet amour pour vous. Vous ne résistez plus à la vie. Vous ne vous rejetez plus. Vous êtes libre du fardeau de la honte et de la culpabilité. Vous acceptez simplement qui vous êtes, et aussi chacun tel qu'il ou elle est. Vous avez le droit d'aimer, de sourire, d'être heureux, de partager votre amour, et aussi de ne pas avoir peur d'en recevoir.

    C'est cela, la guérison. Simplement ces trois points : la vérité, le pardon, et l'amour de soi. Avec ces trois points, le monde entier peut guérir et cesser d'être un hôpital psychiatrique.

    C'est Jésus qui nous a donné ces trois clés pour guérir l'esprit, mais il n'est pas le seul. Bouddha a fait la même chose ; Krishna aussi. De nombreux autres Maîtres sont parvenus aux mêmes conclusions et nous ont donné les mêmes leçons.

    Dans le monde entier, du Japon au Mexique, au Pérou, à l'Égypte et à la Grèce, des hommes ont existé qui étaient guéris. Ils ont compris que l'esprit de l'homme était malade, et ils ont utilisé ces trois méthodes : la vérité, le pardon et l'amour de soi. Si nous parvenons à vous notre état d'esprit habituel comme une maladie, nous découvrons alors qu'il existe un remède. Nous n'avons plus besoin de continuer à souffrir ; si nous sommes conscients que notre esprit est malade, que notre corps émotionnel est blessé, nous pouvons également guérir.

    Imaginez ce que ce serait si tous les humains pouvaient commencer à être vrais avec eux-mêmes, à se pardonner, et à aimer tout le monde. Si chacun aimait ainsi, il n'y aurait plus d'égoïsme ; chacun s'ouvrirait pour donner et recevoir, et les gens cesseraient de se juger les uns les autres. La médisance cesserait, et le poison émotionnel se dissoudrait tout simplement.

    Nous aurions alors un Rêve de la Planète complètement différent. Cela ne ressemblerait plus à la planète Terre. C'Est-ce que Jésus appelait le "Royaume des Cieux", c'est le "Nirvana" de Bouddha, la "Terre promise" de Moïse. C'est un lieu où nous pouvons tous vivre dans l'amour, car notre attention se porte sur l'amour. Nous choisissons d'aimer.

    Quel que soit le nom que vous donniez à ce nouveau Rêve, c'est toujours un Rêve, aussi réel et illusoire que le rêve de l'enfer. Mais désormais, vous pouvez choisir le rêve que vous voulez rêver. Vous avez désormais en mains les outils pour vous guérir. La seule question est : qu'allez-vous en faire ?


     

    Extrait de la maîtrise de l'amour - apprendre l'art des relations, Don Miguel Ruiz

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  • Vous êtes la force qui joue avec votre esprit et qui utilise votre corps comme son jouet favori pour s'amuser. Voilà la raison pour laquelle vous êtes ici : pour jouer et vous amuser. Nous naissons avec le droit d'être heureux, et le droit de jouir de notre vie. Nous ne sommes pas ici pour souffrir. Si quelqu'un souhaite souffrir, il est libre de le faire, mais personne n'y est contraint.

    Alors, pourquoi souffrons-nous ? Parce que le monde entier souffre, et que nous supposons donc qu'il est normal de souffrir. Ensuite de quoi, nous créons un système de croyances qui justifie cette "vérité". Les religions nous disent que nous sommes venus ici pour souffrir, que la vie est une vallée de larmes. Souffrez aujourd'hui, soyez patient, et vous serez récompensé une fois mort. Ça a l'air formidable, mais ce n'est pas vrai.

    Nous choisissons de souffrir, parce que nous avons appris à souffrir. Si nous continuons à faire les mêmes choix, nous continuerons de souffrir. Le Rêve de la Planète contient l'histoire de l'humanité et l'évolution des humains, or la souffrance est le résultat de l'évolution humaine. Nous, humains, souffrons, parce que nous savons ; nous savons ce que nous croyons, et nous croyons tous les mensonges qu'on nous a inculqués, et comme nous ne parvenons pas à nous y conformer, nous souffrons.

    Il n'est pas vrai que vous allez en enfer ou au paradis après votre mort. Oui, vous vivez en enfer et au paradis, mais maintenant. L'enfer et le paradis n'existent que dans notre esprit. Si nous souffrons maintenant, nous souffrirons encore après notre mort, car l'esprit ne meurt pas avec le cerveau. Le rêve continue et s'il est infernal, lorsque notre cerveau est mort nous continuerons de rêver le même enfer. La seule différence entre la mort et le sommeil est que, lorsque l'on dort, on peut se réveiller, puisqu'on a un cerveau. Lorsqu'on est mort, on ne peut plus se réveiller, puisqu'on a plus de cerveau ; mais le rêve est toujours là.

    L'enfer et le paradis sont présents ici et maintenant. Vous n'avez pas à attendre d'être mort. Si vous assumez la responsabilité de votre vie, de vos actes, votre futur est alors entre vos mains, et vous pouvez connaître le paradis en étant encore en vie.

    Le rêve que créent la plupart des humains est, de toute évidence, infernal. Cela n'est ni juste ni faux, ni bon ni mal, et il n'y a de reproches à faire à personne. Faut-il en accuser nos parents ? Non. Ils ont fait de leur mieux en vous programmant quand vous étiez enfant. Leurs propres parents avaient fait la même chose pour eux : ils avaient fait de leur mieux. Si vous aviez des enfants, vous ne sauriez pas non plus quoi faire d'autre. Comment pouvez-vous vous faire des reproches ? Devenir conscient ne signifie pas qu'il faille accuser quiconque, ni se sentir coupable de ce qu'on a fait. Comment peut-on avoir honte ou se sentir coupable d'une maladie qui est hautement contagieuse ?

    Vous savez, tout ce qui existe est parfait. Vous êtes parfait tel que vous êtes. C'est la vérité. Vous êtes un maître. Même si vous êtes maître de la colère et de la jalousie, votre colère et votre jalousie sont parfaites. Même si votre vie est faite de nombreux drames, ceux-ci sont parfaits, ils sont merveilleux. Vous pouvez aller voir un film comme "Autant en emporte le vent" et pleurer durant toute la séance. Qui dit que l'enfer n'est pas beau ? Il peut vous inspirer. Même l'enfer est parfait, car seule la perfection existe. Même si vous rêvez l'enfer dans votre propre existence, vous êtes parfait tel que vous êtes.

    C'est seulement notre savoir qui nous fait croire que nous ne sommes pas parfait. Mais le savoir n'est rien d'autre qu'une description du Rêve. Le Rêve n'étant pas réel, le savoir ne l'est pas non plus. D'où qu'il vienne, le savoir n'est réel que d'un certain angle de perception. Nous ne nous trouverons donc jamais nous-mêmes grâce à lui. Et au bout du compte, c'est bien ce que nous cherchons : à nous trouver, à être nous-mêmes, à vivre notre vie, et non celle du Parasite, c'est-à-dire celle qu'on nous a programmé à vivre.

    Ce n'est pas le savoir qui nous conduira à nous-mêmes : c'est la sagesse. Il faut distinguer l'un de l'autre, car ils ne sont pas pareils. On se sert principalement du savoir pour communiquer avec les autres, pour se mettre d'accord sur ce que l'on perçoit. Le savoir est notre outil pour communiquer, car les humains ne communiquent pour ainsi dire pas de cœur à cœur. L'important, c'est notre façon d'utiliser notre savoir, car nous en devons les esclaves et nous ne sommes plus libres.

    La sagesse n'a rien à voir avec le savoir ; elle concerne la liberté. Lorsque vous êtes sage, vous êtes libre d'utiliser votre esprit et de gouverner votre vie. Un esprit sain est un esprit libéré du Parasite ; il est libre comme il l'était avant sa domestication.

    Lorsque vous guérissez votre esprit, vous vous libérez du Rêve, et alors vous n'êtes plus innocent, mais sage. Vous êtes à nouveau semblable à un enfant, à bien des égards, mais avec une grosse différence : l'enfant est innocent, il ne sait pas, et c'est pourquoi il peut chuter dans la souffrance et le malheur. Mais celui qui a transcendé le Rêve est sage ; c'est pourquoi il ne retombe plus, car désormais il sait ; il possède la connaissance du Rêve. Vous n'avez pas besoin d'accumuler le savoir pour devenir sage ; tout le monde peut devenir sage. Tout le monde. Une fois sage, la vie devient facile, car vous devenez qui vous êtes vraiment. Par contre, il est difficile de s'efforcer d'être qui vous n'êtes pas, d'essayer de vous convaincre, ainsi que les autres, que vous êtes quelqu'un d'autre. Jouer à ce jeu vous vide de toute votre énergie. Alors qu'être vous-même n'exige aucun effort.

    Lorsque vous devenez sage, vous n'avez plus besoin d'utiliser toutes les images que vous avez créées ; vous n'avez plus à prétendre être quelqu'un d'autre. Vous vous acceptez tel que vous êtes, et cette acceptation totale de vous-même débouche sur l'acceptation totale d'autrui. Vous n'essayez plus de changer les autres ni d'imposer votre point de vue. Vous respectez les croyances d'autrui. Vous acceptez votre corps et votre propre humanité, ainsi que tous vos instincts. Il n'y a rien de mal à être un animal. Nous sommes des animaux, et les animaux suivent toujours leurs instincts. Mais nous sommes aussi humains, et comme nous sommes intelligents, nous apprenons à réprimer nos instincts ; nous n'écoutons pas ce qui vient du cœur. Et voilà pourquoi nous agissons à l'encontre de notre propre corps et essayons de réprimer ses besoins ou de nier leur existence. Ce n'est pas faire preuve de sagesse.

    Lorsque vous devenez sage, vous respectez votre corps, vous respectez votre esprit, vous respectez votre âme. Lorsque vous êtes sage, votre vie est régie par votre cœur, pas par votre tête. Vous cessez de vous saboter vous-même, et de saboter votre bonheur et votre amour. Vous n'avez plus honte et ne vous sentez plus coupable ; vous mettez fin à tous ces jugements envers vous-même, et vous ne jugez plus personne d'autre. A par tir de cet instant, toutes les croyances qui vous rendaient malheureux, qui vous poussaient à vous battre dans la vie, et rendaient celle-ci difficile, disparaissent purement et simplement.

    Abandonnez toutes les idées que vous cultivez concernant qui vous êtes, et devenez qui vous êtes véritablement. Lorsque vous vous abandonnez à votre vraie nature, à ce que vous êtes réellement, vous ne souffrirez plus. Lorsque vous vous abandonnez à votre vrai moi, vous vous en remettez à la Vie, à Dieu. Une fois que vous avez fait cela, il n'y a plus de lutte, plus de résistance, plus de souffrance.

    Étant sage, vous recherchez la facilité, c'est-à-dire être vous-même, qui que vous soyez. Souffrir, ce n'est rien d'autre que résister à Dieu. Plus vous résistez, et plus vous souffrez. C'est simple.

    Imaginez que, du jour au lendemain, vous vous réveillez du Rêve, et que vous soyez complètement sain. Vous n'avez plus de plaies, ni de poison émotionnel. Imaginez la liberté que vous allez ressentir. Tout vous rendra heureux d'être simplement en vie, où que vous alliez. Pourquoi ? Parce qu'un être humain sain n'a plus peur d'aimer. Vous n'aurez ni peur d'être en vie, ni peur d'exprimer votre amour. Imaginez comment vous vivriez votre vie, comment vous vous comporteriez avec vos proches, si vous n'aviez plus de plaies ni de poison dans votre corps émotionnel.

    Dans les écoles de mystère du monde entier, on appelle cela l'éveil. C'est exactement comme si vous vous réveilliez un jour, et que vos plaies avaient disparu. A ce moment-là, les frontières disparaissent, et vous voyez toutes choses telles qu'elles sont, et non plus en fonction de vos croyances.

    Lorsque vous ouvrez les yeux, libéré de vos plaies, vous devenez un sceptique, mais pas pour accroître votre ego et montrer à tout le monde combien vous êtes intelligent, ni pour se moquer de ceux qui croient encore à tous ces mensonges. Non. Lorsque vous vous éveillez, vous devenez un sceptique, parce qu'il est clair à vos yeux que le Rêve n'est pas vrai. Vous ouvrez les yeux, vous êtes éveillé, et tout devient évident.

    Lorsque vous vous éveillez, vous franchissez une ligne de non-retour, et vous ne pouvez plus jamais voir le monde comme avant. Vous rêvez encore, car on ne peut éviter de rêver, puisque c'est la fonction de l'esprit, mais la différence est que vous savez que vous rêvez. Sachant cela, vous pouvez pleinement jouir du rêve, ou en souffrir. Cela dépend de vous.

    Être éveillé, c'est comme si vous étiez à une réception où des milliers de personnes sont saoules, sauf vous. Vous êtes les seules personnes sobres. C'est cela l'éveil, car la vérité est que la plupart des humains voient le monde à travers le filtre de leurs plaies émotionnelles, de leur poison émotionnel. Ils n'ont pas conscience de rêver un rêve d'enfer, tout comme les poissons n'ont pas conscience de vivre dans l'eau.

    Quand nous prenons conscience d'être la seule personne sobre au milieu de gens ivres, nous pouvons faire preuve de compassion, car nous aussi étions saoul auparavant. Nous n'avons pas à juger, pas même ceux qui sont en enfer, car nous y étions aussi.

    Lorsque vous vous éveillez, votre cœur devient une expression de l'Esprit, une expression de l'Amour, une expression de la Vie. L'éveil, c'est quand vous prenez conscience que vous êtes la Vie. Quand vous êtes conscient que vous êtes cette force qu'est la Vie, tout devient possible. Des miracles se produisent sans cesse, car c'est l'œuvre du cœur. Le cœur est en communion directe avec l'âme, et quand le cœur parle, même avec la résistance de la tête, quelque chose change en vous ; votre cœur peut ouvrir un autre cœur, et l'amour véritable devient possible.

    En Inde, il existe une vieille histoire sur Dieu, Brahma, qui se trouvait tout seul. Rien d'autre n'existait que Brahma, et il s'ennuyait à mourir. Il décida donc de jouer à un jeu, mais il n'y avait personne avec qui jouer. Il créa donc une déesse magnifique, Maya, simplement pour pouvoir s'amuser. Lorsque Maya apparut et que Brahma lui expliqua le but de son existence, elle dit : "D'accord, jouons donc au jeu le plus merveilleux qui soit. Mais tu dois faire ce que je te dis."

    Brahma donna son accord, et, suivant les instructions de Maya, créa l'univers tout entier. Il créa le soleil et les étoiles, la lune et les planètes. Puis, il créa la vie sur terre : les animaux, les océans, l'atmosphère. Tout.

    Maya lui dit : "Ce monde d'illusion que tu as créé est magnifique. Je veux maintenant que tu crées une sorte d'animal qui soit si intelligent et conscient qu'il apprécie ta création." Brahma créa donc les humains. Et quand il eut achevé la création, il demanda à Maya quand le jeu allait commencer.

    "On commence tout de suite", dit-elle. Elle prit Brahma et le coupa en milliers de minuscules morceaux qu'elle mit en chaque être humain. Elle dit alors : "Le jeu commence ! Je vais te faire oublier qui tu es, et tu essaieras de le découvrir par toi-même !" Maya créa le Rêve, et à ce jour, Brahma essaie toujours de se rappeler qui il est. Brahma est là, en vous, et Maya vous empêche de vous souvenir de qui vous êtes.

    Lorsque vous vous éveillez du Rêve, vous redevenez Brahma, et vous recouvrez votre divinité. Alors, si Brahma en vous dit : "Bon, je suis éveillé ; mais qu'en est-il du reste de moi ?", comme vous connaissez les astuces de Maya, vous pouvez partager la vérité avec d'autres qui pourront aussi s'éveiller. Deux personnes sobres dans une réception remplie d'ivrognes peuvent davantage s'amuser. Trois personnes sobres, c'est encore mieux. Commencez par vous-même. Ensuite, les autres se mettront à changer, jusqu'à ce que tout le rêve, toute la réception soit sobre.

    Les enseignements qui nous viennent de l'Inde, des Toltèques, des Chrétiens, des Grecs - de toutes les civilisations du monde - découlent de la même vérité. Tous parlent de recouvrer sa divinité et de trouver Dieu en soi. Tous nous disent d'ouvrir notre cœur et d'acquérir la sagesse. Pouvez-vous imaginer ce que serait ce monde si tous les humains ouvraient leur cœur et y trouvaient l'amour ? Nous pouvons le faire. Chacun peut le faire à sa manière. Il ne s'agit pas de suivre des dogmes imposés ; il s'agit de vous trouver vous-même, et de vous exprimer de la façon qui vous est propre. Voilà pourquoi votre vie est une œuvre d'art. "Toltèque" signifie "artiste de l'esprit". Les Toltèques sont ceux qui s'expriment avec le cœur, ceux qui ont un amour inconditionnel.

    Vous êtes en vie grâce à la puissance de Dieu, qui est la puissance de la Vie. Vous êtes la force de Vie, mais étant capable de penser, vous avez oublié qui vous êtes.

    Il est alors facile de penser : "Oh, mais il y a Dieu. Dieu est responsable de tout. Dieu me sauvera".

    Non. Dieu est simplement venu vous dire - dire à Dieu en vous - que vous devez être conscient, faire un choix, avoir le courage de vous frayer un chemin à travers vos peurs et les transformer, afin de ne plus craindre d'aimer. La peur d'aimer est la peur le plus importante cultivée par les hommes. Pourquoi ? Parce que dans le Rêve de la Planète, avoir le cœur brisé fait de nous une victime, un "pauvre de moi".

    Vous vous demandez peut-être : "Si nous sommes vraiment la Vie ou Dieu, comment se fait-il que nous ne le sachions pas ?" Parce que nous avons été programmés pour ne pas le savoir. On nous enseigne ceci : "Vous êtes humain ; voici vos limites". Et ensuite nous limitons nos possibilités à cause de nos propres peurs. Vous êtes ce que vous croyez être. Les humains sont des magiciens puissants. Lorsque vous croyez être qui vous êtes, c'est effectivement ce que vous devenez. Et vous pouvez accomplir cela parce que vous êtes la Vie, vous êtes Dieu, l'Intention. Vous êtes capable de vous transformer en ce que vous êtes maintenant. Mais ce n'est pas votre raison qui contrôle votre puissance ; ce sont vos croyances.

    Vous voyez, tout tourne autour de la croyance. Quelles que soient les choses auxquelles nous croyons, ce sont-elles qui gouvernent notre existence, qui dirigent notre vie. Le système de croyances que nous nous créons est comme une petite boîte dans laquelle nous nous mettons ; nous ne pouvons pas nous en échapper, car nous croyons en être incapables. Telle est notre situation. Les humains créent leurs propres limites, leurs propres frontières. Nous décidons ce qui est humainement possible ou non. Puis, comme nous le croyons, cela devient vrai pour nous.

    Les prophéties Toltèques ont annoncé la venue d'un nouveau monde, d'une nouvelle humanité, dans laquelle les humains assumeront la responsabilité de leurs propres croyances et de leur existence. Le temps approche où vous serez votre propre gourou. Vous n'avez pas besoin que d'autres humains vous disent quelle est la Volonté de Dieu. Désormais, c'est vous et Dieu, face-à-face, sans aucun intermédiaire. Vous cherchiez Dieu, et vous l'avez trouvé en vous. Dieu n'est plus là-bas, hors de vous.

    Lorsque vous savez que la puissance de la Vie se trouve en vous, vous acceptez votre propre Divinité ; et vous restez humble, parce que vous voyez la même Divinité en chacun. Vous constatez à quel point il est facile de comprendre Dieu, parce que toute chose en est une manifestation.

    Le corps mourra, l'esprit se dissoudra aussi, mais pas vous. Vous êtes immortel ; vous existez depuis des milliards d'années, sous diverses formes, parce que vous êtes la Vie, et que la Vie ne peut pas mourir. Vous êtes dans les arbres, dans les papillons, les poissons, dans l'air, la lune, le soleil. Où que vous alliez, vous êtes là à vous attendre vous-même.

    Votre corps est un temple, un temple vivant dans lequel Dieu vit. Votre esprit est un temple vivant dans lequel Dieu vit. Dieu vit en vous en tant que Vie. La preuve que Dieu vit en vous est que vous êtes vivant. Votre Vie en est la preuve. Bien entendu, il y a des poubelles et du poison émotionnel qui encombrent votre esprit, mais Dieu est là aussi.

    Vous n'avez rien à faire pour atteindre Dieu ou l'illumination, ou pour vous éveiller. Personne ne peut vous conduire à Dieu. Quiconque dit qu'il vous guidera jusqu'à Dieu est un menteur, parce que vous y êtes déjà. Il n'y a qu'un seul être vivant, et, que vous le vouliez ou non, que vous y résistiez ou non, vous êtes déjà avec Dieu, sans effort.

    La seule chose qui reste à faire est de jouir de la vie, d'être vivant, de guérir le corps émotionnel afin de créer sa vie de telle manière qu'on puisse partager ouvertement tout l'amour que l'on porte en soi.

    Le monde entier peut vous aimer, mais cet amour ne vous rendra pas heureux. Seul l'amour qui sort de vous vous rendra heureux. C'est cet amour-là qui fera la différence, et non celui que les autres ont pour vous. L'amour que vous avez pour chacun est votre moitié de la relation ; l'autre moitié peut provenir d'un arbre, d'un chien, d'un nuage. Vous représentez une de ces moitiés ; l'autre Est-ce que vous percevez. Vous êtes une moitié en tant que rêveur, et le rêve en est l'autre moitié.

    Vous êtes toujours libre d'aimer. Si vous faites le choix de démarrer une relation, et que votre partenaire joue le même jeu que vous, quel cadeau ! Lorsque votre relation se situera totalement hors de l'enfer, vous vous aimerez tellement que vous n'aurez plus du tout besoin l'un de l'autre. C'est par votre propre volonté que vous serez ensemble, afin de créer de la beauté. Et ce que vous créerez ensemble, c'est un rêve paradisiaque.

    Vous êtes déjà un maître de la peur et du rejet de soi ; vous êtes prêt maintenant à revenir à l'amour de vous-même. Vous pouvez devenir si fort et si puissant que votre amour pour vous vous permettra de transformer votre rêve de peur en un rêve d'amour, et votre souffrance en bonheur. Alors, comme le soleil, vous ne ferez que donner votre lumière et votre amour en permanence, sans conditions. Et lorsque vous aimez sans conditions, l'humain et le Dieu en vous s'harmonisent avec l'Esprit de la Vie qui se meut en vous. Votre vie devient l'expression de la beauté de l'Esprit. La vie n'est qu'un rêve, et si vous créez votre existence avec amour, votre rêve devient un chef-d'œuvre.

     

    Extrait de la maîtrise de l'amour - apprendre l'art des relations, Don Miguel Ruiz

    Extrait de la maîtrise de l'amour - apprendre l'art des relations, Don Miguel Ruiz

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  • papillonChacune de vos relations peut être guérie, chacune d'elles peut être merveilleuse, mais ce processus de guérison commence toujours par vous. Vous devez avoir le courage d'utiliser la vérité, de vous parler avec vérité, d'être totalement honnête avec vous-même. Vous n'êtes peut-être pas obligé d'être honnête avec le monde entier, mais vous pouvez l'être avec vous-même. Vous ne pouvez peut-être pas contrôler tout ce qui se produit autour de vous, mais en tout cas vos propres réactions. Ces réactions guideront le rêve de votre vie, votre rêve personnel. Ce sont vos réactions qui vous rendent heureux ou malheureux. Elles sont la clé d'une vie merveilleuse. Si vous êtes capable d'apprendre à contrôler vos réactions, vous pouvez changer d'habitudes, et donc modifier votre vie.

    Vous êtes responsable des conséquences de tout ce que vous faites, de tout ce que vous pensez, dites et ressentez. Peut-être avez-vous du mal à déterminer quelles actions ont provoqué telles conséquences - quelles émotions, quelles pensées -  mais vous voyez bien ces conséquences, soit que vous en souffriez, soit que vous en bénéficiiez.
    C'est en faisant des choix que vous contrôlez votre rêve personnel. Vous devez tout d'abord déterminer si vous aimez ou non les conséquences de vos choix. Si vous appréciez telle conséquence, continuez d'agir comme vous le faisiez. C'est parfait. Mais si vous n'aimez pas ce qui arrive dans votre vie, si vous n'appréciez pas votre rêve, essayez de trouver ce qui provoque ces conséquences indésirables. Voilà comment transformer votre rêve.

    Votre vie est la manifestation de votre rêve personnel. Si vous parvenez à transformer le programme de ce rêve, vous devenez un maître du rêve. Un tel maître fait un chef-d'œuvre de sa vie. Mais c'est un grand défi que de parvenir à maîtriser le rêve, parce que les humains sont généralement esclaves de leurs rêves. La manière dont ils apprennent à rêver est préétablie. Compte tenu de toutes les croyances qu'on a, qui nous disent que rien n'est possible, il est difficile d'échapper au Rêve de la Peur. Pour se réveiller du Rêve, il faut le maîtriser.

    Voilà pourquoi les Toltèques ont créé a Maîtrise de la Transformation, afin de se libérer du vieux Rêve et d'en créer un nouveau où tout devienne possible, y compris d'échapper au Rêve.

    Dans la Maîtrise de la Transformation, les Toltèques classent les gens en Rêveurs et Traqueurs. Les Rêveurs savent que le rêve est une illusion, et ils jouent dans ce monde d'illusion, conscients que c'est est une. Les Traqueurs, eux, sont comme le tigre ou le jaguar, traquant chaque action et chaque réaction.

    Vous devez traquer la moindre de vos réactions ; vous devez travailler avec vous-même à chaque instant. Cela demande beaucoup de temps et de courage, parce qu'il est toujours plus facile de faire une affaire personnelle de tout ce qui nous arrive, et de réagir de façon habituelle. Et c'est cela qui nous pousse à commettre de nombreuses erreurs, à souffrir beaucoup, parce que nos réactions ne font que produire davantage de poison émotionnel et créer plus de drames.

    Si vous parvenez à contrôler vos réactions, vous découvrirez bientôt que vous réussissez à voir, c'est-à-dire à percevoir les choses telles qu'elles sont, mais en raison de toutes nos programmations et de toutes nos croyances, nous interprétons tout ce que nous percevons, ce que nous entendons, et surtout ce que nous voyons.

    Il y a une énorme différence entre voir comme voient les gens dans le Rêve, et voir sans jugement, voir le monde tel qu'il est. La différence se situe dans la manière dont votre corps émotionnel réagit à ce que vous percevez. Par exemple, si vous marchez dans la rue et qu'un inconnu vous dise : "Vous êtes stupide", et qu'il s'en aille, vous pouvez percevoir cette remarque et y réagir de nombreuses manières. Vous pouvez accepter ce que cette personne vous a dit de penser : "Oui, je dois vraiment être stupide." Vous pouvez vous mettre en colère, ou vous sentir humilié, ou encore ignorer ce qui vous a été dit.

    La vérité, c'est que celui qui vous a insulté est confronté à son propre poison émotionnel, et qu'il s'en est pris à vous parce que vous êtes la première personne à avoir croisé son chemin. Cela n'a rien à voir avec vous. Il n'y a rien de personnel dans cet incident. Si vous êtes capable de voir cette vérité telle qu'elle est, vous ne réagissez pas.

    Vous pouvez vous dire : "Qu'est-ce que cette personne souffre !", mais vous n'en faites pas une affaire personnelle. Ceci n'est qu'un exemple, mais le même principe s'applique à presque tout ce qui nous arrive, à chaque instant. Nous avons un petit ego qui prend tout personnellement et qui nous fait sur-réagir. Nous ne voyons pas ce qui se produit réellement, parce que nous réagissons au quart de tour et que nous intégrons ce qui se passe dans notre rêve.

    Votre réaction est déterminée par une croyance profondément enfouie en vous. Ce mode réactionnel a été répété des milliers de fois, au point d'être devenu totalement routinier. Vous êtes conditionné à agir d'une certaine manière. Voilà le défi : changer vos réactions normales, modifier vos habitudes, prendre un risque et effectuer des choix différents. Si les conséquences de vos actes, telles que vous les observez dans votre vie, ne sont pas celles que vous voulez, modifiez vos choix, et modifiez-les encore, jusqu'à ce que vous obteniez finalement ce que vous voulez.

    J'ai dit que nous n'avions pas choisi de subir le Parasite, c'est-à-dire le Juge, la Victime et le Système de Croyances. Sachant que nous n'avons pas eu ce choix, et conscients que tout ça n'est qu'un rêve, nous pouvons recouvrer quelque chose de très important, que nous avions perdu, et que les religions appellent le "libre arbitre". Les religions disent que, lorsque les humains ont été créés, Dieu leur a donné le libre arbitre. C'est vrai, mais le Rêve nous en a privé, parce qu'il contrôle la volonté de la plupart des humains.

    Certains disent : "Je veux changer, je veux vraiment changer. Il n'y a pas de raison que je sois si pauvre. Je suis intelligent. Je mérite une vie heureuse, et de gagner beaucoup plus d'argent que je n'en ai actuellement". Ils pensent cela, mais ça reste au niveau intellectuel. Que font-ils ensuite ? Ils allument la télévision et passent des heures et des heures à la regarder. Quelle est dont la puissance de leur volonté ?

    Une fois qu'on a développé sa conscience, on a le choix. Si on parvient à conserver cette conscience en permanence, on peut changer ses habitudes, changer ses réactions, changer sa vie tout entière. Une fois conscient, on peut recouvrer son libre-arbitre. Et lorsqu'on a à nouveau le libre arbitre, on peut choisir à tout moment de se souvenir qui l'on est. Par la suite, si on l'oublie, on peut faire ce choix à nouveau, si on est conscient. Mais sans conscience, il n'y a pas de choix.

    Devenir conscient signifie devenir responsable de sa vie. Vous n'êtes pas responsable de ce qui se passe dans le monde, seulement de vous-même. Vous n'avez pas fait le monde tel qu'il est ; il était déjà comme ça avant que vous ne soyez né. Vous ne vous êtes pas incarné avec la grande mission de sauver le monde, de changer la société, mais vous êtes certainement venu avec une autre grande mission : celle de vous rendre heureux. Et pour ce faire, vous devez examiner ce que vous croyez, la façon dont vous vous jugez et dont vous jouez à la victime.

    Soyez totalement honnête à propos de votre bonheur. Ne projetez pas une image de bonheur factice, en disant à tout le monde : "Regardez-moi ! J'ai réussi dans la vie, j'ai tout ce que je veux, je suis très heureux", alors que vous ne vous aimez pas.

    Tout est là à notre disposition, mais nous devons tout d'abord avoir le courage d'ouvrir les yeux, de nous servir la vérité, et de voir la réalité telle qu'elle est. Les humains sont aveugles, et ils le sont parce qu'ils refusent de voir. Prenons un autre exemple.

    Une jeune femme rencontre un homme et elle ressent immédiatement une forte attirance pour lui. Ses hormones atteignent rapidement les sommets, et elle veut cet homme. Point. Toutes ses copines voient ce qu'est en réalité cet individu. Il se drogue, il ne travaille pas, et il a toutes les caractéristiques d'un type à faire souffrir les femmes. Mais elle, elle le regarde, et que voit-elle ? Elle ne voit que ce qu'elle veut voir. Elle voit qu'il est grand, qu'il est un joli garçon, fort et charmant. Et elle se crée une image de lui et essaie de nier ce qu'elle ne veut pas voir. Elle se ment à elle-même. Elle veut vraiment croire que cette relation va marcher. Ses copines lui disent : "Mais il se shoote, il est alcoolique, il n'a pas de travail !" Elle leur répond : "Oui, mais mon amour va le changer."

    Bien entendu, sa mère déteste cet homme, et son père aussi. Ses parents se font du souci pour elle, parce qu'ils voient bien la direction qu'elle prend. Ils lui disent : "Ce n'est pas un homme pour toi". A quoi elle répond : "Vous n'avez pas à me dire que faire." Elle s'oppose à son père et à sa mère pour n'écouter que ses hormones, et elle se ment en essayant de justifier ses choix. "C'est ma vie, je ferai ce que j'ai envie de faire !"

    Quelques mois plus tard, sa relation la ramène à la réalité. La vérité commence à faire surface, et elle reproche à son compagnon ce qu'elle refusait de voir avant. Il n'y a plus de respect entre eux, leur relation se dégrade, mais maintenant son orgueil prend le dessus. Comment peut-être revenir chez ses parents, alors qu'ils avaient raison ? Voilà qui leur ferait trop plaisir. Combien de temps lui faudra-t-il pour apprendre la leçon ? Quel amour a-t-elle pour elle-même ? Quelle limite met-elle aux mauvais traitements qu'elle accepte de s'infliger ?

    Toutes ces souffrances résultent de notre refus de voir, alors que tout est évident à nos yeux. Même lorsqu'on croise quelqu'un qui prétend être au mieux de sa forme, même avec ce masque sur le visage, il ne peut s'empêcher de nous montrer son manque d'amour, son manque de respect pour lui-même. Mais nous refusons de le voir, comme nous refusons d'entendre. Voilà pourquoi un prophète a dit autrefois : "Il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Et il n'y a pas plus fou que celui qui ne veut pas comprendre."

    Nous sommes tellement aveugle, tellement ! Et nous le payons cher. Mais en ouvrant les yeux et en voyant la vie telle qu'elle est, on peut s'épargner beaucoup de souffrance émotionnelle. Cela ne signifie pas qu'on ne prend aucun risque. Nous sommes vivants et nous devons prendre des risques. Et si nous échouons, qu'importe ? Qui s'en soucie ? Cela n'a aucune importance. Nous apprenons et nous poursuivons notre chemin sans jugement.

    Il n'y a pas à juger ; il n'y a pas à faire de reproches, ni à ressentir de culpabilité. Il n'y a qu'à accepter la vérité et à décider d'un nouveau départ. Si on parvient à se voir tel qu'on est, on franchit le premier pas vers l'acceptation de soi, vers la fin du rejet de soi. Une fois capable de s'accepter tel que l'on est, tout peut commencer à changer.

    Chacun d'entre nous a un prix, et la Vie respecte ce prix. Mais celui-ci n'est pas établi en dollars ni en or ; il se mesure en amour. Plus encore, il est déterminé par la quantité d'amour que nous avons pour nous-même. Combien vous aimez-vous ? C'est cela votre prix, et la Vie le respecte. Lorsque vous vous aimez, votre prix est élevé, ce qui signifie que votre tolérance aux mauvais traitements est très basse. Elle est faible parce que vous vous respectez. Vous vous aimez tel que vous êtes, ce qui augmente de beaucoup votre prix. S'il y a des choses en vous que vous n'aimez pas, votre prix est plus bas.

    Parfois, certains se jugent si sévèrement qu'ils doivent s'insensibiliser pour supporter d'être avec eux-mêmes. En effet, si vous n'aimez pas quelqu'un, vous pouvez toujours vous tenir à distance de lui. Mais si vous ne vous aimez pas vous-même, peu importe où vous allez, vous serez toujours là. Pour éviter d'être avec vous-même, vous êtes donc obligé de prendre quelque chose qui vous engourdisse, qui éloigne votre esprit de vous-même. Ce sera peut-être un peu d'alcool. Ou peut-être des drogues. Ou encore manger : manger, manger, et manger encore. Et il existe des formes pires de mauvais traitements que l'on puisse s'infliger. IL y a des gens qui se détestent. Ils se détruisent eux-mêmes, se tuant petit à petit, parce qu'ils n'ont pas le courage de le faire d'un seul coup.

    Si vous observez ce genre d'individus, vous verrez qu'ils s'attirent des personnes semblables. Que fait-on lorsqu'on ne s'aime pas ? On se noie dans l'alcool pour oublier sa souffrance. C'est l'excuse qu'on utilise. Où trouver de l'alcool ? Dans un bar, où l'on va boire un verre Et devinez qui sera là ? Des gens comme soi, qui cherchent aussi à se fuir, à s'engourdir l'esprit. Alors, on s'abrutit l'esprit ensemble, on parle de ses souffrances, et l'on se comprend très bien les uns les autres. On peut même y trouver un certain plaisir. On se comprend parfaitement, parce qu'on vibre à la même fréquence. On a tous des comportements autodestructeurs. Je vous fais du mal, vous m'en faites à votre tour : voilà une relation parfaite en enfer.

    Que se passe-t-il quand vous changez ? Pour une raison ou une autre, vous n'avez plus besoin d'alcool. Vous acceptez désormais d'être avec vous-même, et vous vous appréciez. Vous ne buvez plus, mais vous avez les mêmes amis, et tous les autre boivent encore. Ils se saoulent, ils ont l'air de plus en plus heureux, mais vous voyez bien que leur bonheur n'est pas réel. Ce qu'ils appellent bonheur n'est qu'une rébellion contre leur propre douleur émotionnelle. Dans ce "bonheur", ils sont si blessés qu'ils prennent plaisir à se faire mal, ainsi qu'à autrui.

    Vous faites tache et, bien sûr, ils ne vous aiment plus, parce que vous n'êtes plus comme eux : "Eh ! Tu me rejettes parce que tu ne bois plus avec moi, parce que tu ne te saoules plus avec moi." Il vous faut maintenant faire un choix : vous pouvez revenir en arrière, ou vous pouvez passer à une autre fréquence et rencontrer des gens qui s'acceptent enfin eux-mêmes, comme vous vous acceptez vous-même. Vous découvrez qu'il y a d'autres niveaux de réalités, avec de nouvelles relations, et vous n'acceptez plus certaines formes d'abus.

     

    Extrait de la maîtrise de l'amour - apprendre l'art des relations, Don Miguel Ruiz

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  • QUESTIONS/REPONSES SUR LES QUATRE ACCORDS TOLTEQUES

     

    Question : Vous dites que la mise en pratique des Quatre Accords Toltèques est la meilleure façon de transformer sa vie. Et s'il ne se passe rien en utilisant ces outils et en appliquant les Quatre Accords ?…

    Don Miguel : Si vous le faites vraiment, des choses se produiront. Si vous vous exercez, cela arrivera.

     

     

    Question : Si nous pratiquons les Quatre Accords, quels signes nous indiqueront que nous changeons ?

    Don Miguel : Tout d'abord, vous verrez des changements dans votre vie personnelle, y compris dans la manière dont vous vous jugez et dont vous exprimez votre culpabilité, votre honte, votre colère, votre jalousie. Vous pouvez mesurer vos progrès à l'aulne de votre bonheur. Si vous êtes heureux, si vous vous sentez bien, cela signifie que vous avez beaucoup progressé. Vous pouvez considérer avoir évolué lorsque vous n'avez plus peur de dire la vérité, que vous êtes capable de dire "Je veux ceci et non cela", ou encore lorsque vous ne dites plus "A quoi bon essayer ? Cela ne marchera jamais ; j'échoue toujours".
    Bien entendu, vous aurez besoin de miroirs pour vous voir, et les meilleurs miroirs sont les personnes qui vous remettent en question. Exemple : vous avez un problème avec votre patron, au travail, et la situation est peut-être la même qu'auparavant, mais désormais vous réagissez de façon moins dramatique ; vous avez moins de réactions aux points de vue des autres et à leur poison. Vous êtes heureux, même avec ce patron-là.
    Les défis de la vie vous aident à évaluer vos progrès. Si vous ne rencontrez aucun défi, comment savoir si vous avez évolué ? C'est l'action-réaction qui dénote le changement. Il ne s'agit pas de dire : "Ça, je le sais." On se fiche de savoir si vous savez ou non quelque chose. Ce qui est le plus important, c'est d'agir, d'être vivant, d'être vous-même.

     

     

    Question : Lorsque j'ai lu les Quatre Accords Toltèques pour la première fois, j'étais très excitée à l'idée d'en appliquer les principes dans ma vie. Mais maintenant, je regarde autour de moi et je vois les gens qui vivent dans leur propre enfer, et je trouve cela décourageant. Comment garder mon enthousiasme tout en étant entourée de personnes encore prisonnières d'un vieux rêve ?

    Don Miguel : Si vous connaissez les Quatre Accords, vous savez désormais que vous ne devez pas faire une affaire personnelle de la façon dont les autres rêvent ; vous savez que leur rêve n'a rien à voir avec vous. Mais si vous voulez vraiment aider les autres, vous pouvez partager les Quatre Accords Toltèques avec eux. S'ils connaissent votre mythologie personnelle et s'ils sont d'accord avec vous, vous pourrez bientôt partager cette conscience et avoir des accords qui vous soutiennent mutuellement. Mais s'ils n'ont pas cette conscience, ils n'essaieront jamais de changer et ce n'est pas à vous de tenter de les changer.

     

    Question : Y'a-t-il des systèmes de croyances qui soient incompatibles avec les Quatre Accords ? J'ai été élevée dans une famille très religieuse. Faut-il que j'abandonne ma religion pour mettre en pratique les Quatre Accords ou est-il possible de les incorporer à ma religion ?

    Don Miguel : Peu importe la religion ou la philosophie à laquelle vous adhérez ; tout le monde peut appliquer les Quatre Accords, dans n'importe quelle religion ou philosophie du monde. Ce messager que représente les Quatre Accords est totalement neutre ; il ne vous donne ni religion ni philosophie à suivre. Il ne vous dit pas comment vivre votre vie pour être sauvé ou ne pas être condamné. L'information que véhicule les Quatre Accords peut se propager dans de nombreuses directions, car elle se fonde sur la conscience ; elle relève du bon sens.
    Les Quatre Accords peuvent vous aider à élever vos enfants, à améliorer vos relations avec celle ou celui que vous aimez, avec vos parents, avec chacun. Ils peuvent vous aider à explorer et adopter d'autres croyances ; mais vous transformerez votre rêve à votre façon, pas à la mienne. Cela ne m'intéresse pas de changer vos croyances ou vos concepts ; c'est à vous de le faire. Lorsque l'on impose sa volonté aux autres, cela engendre davantage d'excuses pour faire la guerre. Ce n'est pas ce que nous voulons. Nous voulons être heureux, nous voulons être nous-même, et nous avons là un moyen simple d'y parvenir.

     

    Question : Les Quatre Accords m'ont tellement aidé. J'aimerais beaucoup faire quelque chose pour aider les enfants à apprendre ces accords, de manière à leur éviter une bonne part de la souffrance que les adultes ont connue. Y avez-vous déjà pensé ?

    Don Miguel : Quelqu'un m'a récemment demandé : "Miguel, pourquoi ne travailles-tu pas avec les enfants ?" Et je lui ai répondu : "Ils ont des parents". La réponse est de travailler avec les parents et avec les enseignants, pour qu'eux appliquent les Quatre Accords. Ensuite, les adultes domestiqueront leurs enfants de manière différente.
    Un programme démarre au Colorado pour enseigner les Quatre Accords aux parents et aux enseignants, lesquels travailleront ensemble pour les présenter à leurs enfants. Si ce programme fonctionne, il se propagera à d'autres écoles. Si nous domestiquons nos enfants avec un savoir plus éclairé, tant à la maison qu'à l'école, une nouvelle génération d'individus prendra le contrôle de la société dans le futur. Tout le rêve changera encore plus vite.

     

    Pratique de la Voie Toltèque, Don Miguel Ruiz

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  • CROYANCES ET ACCORDS


    Question : Lorsque l'on essaie de changer ses croyances et que l'on se dit "Je suis belle, je suis intelligente", est-ce qu'il ne s'agit pas encore de croyances que l'on choisit simplement pour être heureux ?

    Don Miguel : Tout ce que vous croyez demeure une croyance. Peu importe si elle est vraie. Être belle ou laide n'est qu'un point de vue. Être intelligent ou stupide, avoir tort ou raison, ce ne sont là que des concepts. Aucun n'est vrai. Tant les uns que les autres ne sont que des concepts, ce n'est qu'un rêve.
    On constate que toute action produit une réaction. Si je me regarde dans le miroir et que je me dis "J'ai l'air moche", je me sentirai mal. Mais si je me dis "J'ai l'air beau", je me sentirai bien. Peu importe que ce soit vrai ou non : ce n'est qu'un choix. Vous choisissez le bonheur ou vous choisissez de souffrir : c'est là toute la question.
     

    Réponse : J'ai surtout tendance à répéter sans fin les mêmes choses, même quand cela me fait souffrir.
     

    Don Miguel : Si l'on ne parvient pas à arrêter de souffrir même lorsque la raison dit "Je ne veux pas souffrir", c'est que ce n'est pas la raison qui effectue les choix ; c'est le système de croyances ; c'est le programme. Vous pouvez essayer de vous mentir et dire : "Oui, je crois que je suis beau", mais au fond de vous, vous n'y croyez pas. C'est la croyance que vous devez changer, pas ce que vous voulez croire, mais ce que vous croyez VRAIMENT.
    Tout ce qu'il y a dans notre tête s'y est inscrit au moyen d'accords, et si vous n'avez aucun doute sur un de vos accords, c'est là que réside votre foi. Si un accord est puissant, cela signifie que vous l'avez pratiqué toute votre vie, qu'il est devenu automatique, plus besoin d'y penser. La raison peut toujours dire "Je crois", mais elle vous ment. La seule façon de briser un accord est de le remplacer par un autre et de pratiquer exactement l'inverse. C'est la pratique qui conduit à la maîtrise.

     

    Question : Lorsque vous dites avoir brisé la structure de vos croyances, est-ce que cela signifie que vous n'avez plus de structure ou que vous continuez à construire un nouveau système de croyances ?

    Don Miguel : Je suis semblable à l'eau qui n'a pas de forme. L'eau prend la forme de son contenant et moi aussi je change selon ce dont j'ai besoin dans l'instant. Si je n'ai pas besoin de structure, je m'adapte à ce qui est là, comme l'eau. Mais si j'ai besoin d'une structure, j'en crée une et je l'utilise. Pour moi, tout le savoir de l'humanité n'est que de la mythologie, et c'est magnifique. Le savoir n'est que la description d'un rêve ; ce n'est qu'un outil de communication qui se trouve dans ma poche. Je l'utilise pour parler le même langage, et je peux me servir de ce langage pour parler de sports ou de science ou de quasiment n'importe quoi, y compris pour donner un sens à des choses qui n'en ont pas. Mais je n'utilise pour ainsi dire plus la raison pour me parler à moi-même ; je reste simplement ouvert aux sensations et aux perceptions. Ceux qui me connaissent dans ma vie privée observent combien je suis calme. Je parle peu car je n'ai pas grand-chose à dire. Mais à un moment donné, lorsque c'est nécessaire, je crée toute une structure et je parle le même langage que tout le monde. Je sais que c'est du théâtre ; ce n'est que de la folie contrôlée, mais je m'en amuse.

     

    Question : Pourquoi prendre la peine de créer une nouvelle structure, un nouveau système de croyances, si tout ça n'est que croyances et pas vraiment la vérité ?

    Don Miguel : C'est un choix personnel que de changer ses croyances. Vous n'êtes pas obligé de changer vos croyances ou votre rêve, ni de faire quoi que ce soit. Vous pouvez vivre votre vie dans les drames ; vous n'êtes pas forcé d'arrêter de souffrir ou de mettre un terme à votre colère, votre jalousie ou votre honte. Personne ne vous force à arrêter de vous maltraiter, de vous punir, d'être en désaccord avec ceux que vous aimez. Vous n'êtes pas obligé d'arrêter d'être qui vous êtes. Mais il y a une meilleure façon d'y parvenir.
    Je ne dis pas que vous devez changer vos croyances. C'est un choix ; ce choix existe, et il est là depuis des milliers d'années. Il n'y a là rien de nouveau. Bouddha nous a montré comment le faire ; Jésus aussi. De nombreux instructeurs de par le monde ont dit la même chose. Ils ont découvert une meilleure façon d'être et d'interagir avec autrui, et ils l'ont partagée avec autrui.
    Je ne vous dirai jamais que vous devez changer ; je ne fais que vous dire qu'il existe une autre façon de vivre. Vous pouvez la choisir ou non. Mais aimer, c'est aussi un choix ; voilà de quoi il en retourne. Il y a une autre façon de vivre.

    Pratique de la Voie Toltèque, Don Miguel Ruiz

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  • PARASITES

    Du point de vue Toltèque, tous les humains qui ont été domestiqués sont malades, puisqu'un Parasite contrôle leur esprit et leur cerveau. Ce Parasite se nourrit des émotions négatives issues de la peur.



    Question : J'ai toujours pensé que les Parasites sont des composants importants dans la vie. Si je regarde ma propre vie, je ne crois pas que le problème vienne des Parasites, mais plutôt la façon dont j'y réagis. Je suis troublé parce que je vous entends dire que les Parasites sont toujours négatifs, mais je ne sais pas si c'est vrai.

    Don Miguel : Par définition, un Parasite est un être vivant qui se nourrit de vous, sans aucun bénéfice pour vous. De notre point de vue, on peut dire que les Parasites sont le mal, mais ce n'est que notre point de vue. Pour ces Parasites, nous ne sommes que de la nourriture ; il n'y a rien de personnel dans leur attitude à notre égard. Ces Parasites voient les humains comme nous regardons les poulets, les vaches et les fruits dans les arbres. Oui, nous faisons paître ces vaches et l'on dirait que nous nous soucions d'elles, mais ensuite nous les tuons et en mangeons la viande. De même, on dirait aussi que le Parasite se soucie de nous, mais ce n'est pas vrai.
    Quand la mythologie toltèque parle de Parasite, elle se réfère à un être vivant qui existe au travers des gens et les dévore vivants. En prenant leur vie, il les détruit et, dans de nombreux cas, il les tue même, comme on le voit avec le suicide ou la dépendance aux drogues. Les Parasites conduisent les humains à l'autodestruction.
    Un savoir qui vous donne plus de vie au lieu de vous en retirer, ou encore des formes pensées qui ne vous détruisent pas ne sont plus des Parasites. On peut alors parler d'interaction symbiotique, ce qui est complètement différent. Les Toltèques appellent ces êtres des alliés. Dans de nombreuses traditions du passé, on les appelait les dieux.
    Dans la tradition toltèque, si vous faites face au Parasite et que vous gagnez la guerre contre lui, il devient alors votre allié. Il cesse de vous détruire et, désormais, il facilite ce que vous faites. Si vous avez encore des accords qui vous détruisent, vous les brisez, vous les changez et, par la suite, vos nouvelles croyances facilitent vos créations, votre bonheur, votre amour. Le savoir devient votre allié ; il n'est plus votre ennemi. Comme je l'ai dit précédemment, le savoir n'est ni bon ni mauvais, ni juste ni faux ; c'est le Parasite qui contamine le savoir que l'on peut considérer comme mauvais.

     

    Question : Si nous sommes ici pour nous amuser et être heureux, pourquoi ne parvenons-nous pas à apprécier le Parasite ?

    Don Miguel : Si vous apprenez à rire de vous-même, vous apprécierez votre Parasite, et en riant de lui, vous ferez un grand pas vers la démolition de nombreux accords. Dans ce monde, rien n'est à prendre au sérieux.

     

    Question : Est-ce que cela ne serait pas ennuyeux de vivre une vie dépourvue de drames, de tristesse, de souffrances ?

    Don Miguel : Non ! Vous pouvez avoir des drames et de la tristesse tout en ayant une vie ennuyeuse. La source de votre ennui, c'est l'inaction. L'ennui n'a rien à voir avec le Parasite. Le Parasite vous maintient dans les pleurs et les soucis. Vous pouvez pleurer tellement que cela finira par vous ennuyer, ou vous pouvez tellement rire que cela vous ennuiera. Peu importe que vous soyez au paradis ou en enfer, si vous n'agissez pas, si vous ne décidez pas de participer à la vie, vous allez vous ennuyer. Il est dans notre nature de créer. Tout comme notre Créateur, nous adorons créer et si nous le faisons nous ne nous ennuyons pas.

     

     

    Question : Est-ce que nous ne souffrirons pas malgré tout, parce que nous sommes humains ?

    Don Miguel : Souvent quand on souffre, on se dit : "Après tout, nous sommes humains." Notre conception de ce que signifie être humain dans cette société, est très réduite. Ce concept n'est qu'une croyance, laquelle implique que de nombreuses choses sont impossibles. Les humains ont besoin de savoir, et nous souffrons parce que nous savons ce que nous croyons. Que croyons-nous ? Voilà le gros problème.
    Les humains créent des dualités partout : bien et mal, juste et faux, beau et laid. Nous ressentons le besoin d'avoir raison à propos de nos croyances, même si elles ne sont pas vraies. Le fait de savoir que nous ne sommes pas qui nous prétendons (ou voulons) être nous fait souffrir, ressentir de la honte et nous rejeter.
    La souffrance est une habitude, une dépendance comme une autre, mais plus puissante. Imaginez combien il est difficile d'arrêter de fumer : il est des milliers de fois plus difficile de mettre un terme à sa dépendance envers la souffrance. La souffrance résulte des accords que nous avons créés. Et puis nous nous sommes attachés à elle, parce que nous la connaissons si bien ; elle nous procure un sentiment de sécurité. Pour changer notre rêve, nous devons changer nos accords.

     

     

    Question : Si l'on se met à utiliser la vérité avec ses enfants, peut-on les immuniser contre le Parasite ?

    Don Miguel : Les enfants auront leur propre Parasite, car chacun d'eux sera domestiqué. La domestication n'est pas quelque chose de mauvais ; elle est, tout simplement. Et si vous ne domestiquez pas vos enfants, quelqu'un d'autre s'en chargera. Il vaut mieux les domestiquer à ne pas croire l'opinion d'autrui et à toujours écouter leur propre vérité. Ceci les aidera à lutter contre leur propre Parasite quand ils grandiront.
    Les enfants vivent leur propre vie. Vous ne pouvez que faire de votre mieux pour les enseigner à être responsables de leurs accords : agir ainsi est une marque d'amour envers vos enfants.

     

     

    Question : Lorsque vous parlez de Parasites qui mangent nos émotions ou d'êtres humains qui font de la magie noire, est-ce que cela n'est pas simplement de la mythologie ?

    Don Miguel : Oui, ce n'est que de la mythologie. Dans toutes les cultures, cela a toujours été un défi que de parvenir à mettre cette information en mots. L'histoire d'Adam et Ève et du serpent du mal, par exemple, rend plus facile la compréhension de ce qui se passe lorsque nous ingérons le savoir. Grâce à cette histoire, on se crée une image que l'on peut partager avec autrui. Le genre de mythologie que l'on utilise pour expliquer pourquoi on souffre ne dépend que de la façon dont on utilise son imagination. Dans la tradition toltèque, on parle d'alliés. Lorsque je dis que les humains sont les meilleurs magiciens noirs, parce qu'ils utilisent leur parole pour se jeter mutuellement des sorts, ce n'est que de la mythologie Nous n'utilisons pas vraiment de magie noire. Ce ne sont que des actions-réactions. Nous apprenons, nous croyons : voilà notre malédiction.
    Dans "Les Quatre Accords Toltèques", je me suis efforcé de supprimer le plus gros de la mythologie et des superstitions, pur ne m'en tenir qu'au bon sens. Je n'ai partagé que Quatre Accords avec les lecteurs, pour essayer de rende cela aussi simple que possible. Il est préférable pour nous d'utiliser aussi peu de savoir que possible.

     

     

    Question : Verra-t-on jamais une époque à laquelle les humains vivront sans Parasites ?

    Don Miguel : Je n'ai aucun doute à ce sujet. L'humanité avance dans cette direction. Tout ce gros Parasite va se transformer en allié et l'on verra un tout nouveau rêve. Même si nous résistons, cela va se mettre en marche tout autour de la planète. Nous ne nous détruirons pas. C'est-ce que veut le Parasite (la destruction), mais le Parasite est notre création, ce qui nous rend plus puissant qu'il ne l'est.
    Si vous étudiez les sept à huit cent dernières années, vous voyez comment évolue le rêve. Le rêve d'aujourd'hui est très différent de la façon dont les gens rêvaient alors, même il y a seulement cent ans. Imaginez-vous vivre le rêve d'il y a huit cent ans et celui d'aujourd'hui vous paraîtra paradisiaque par comparaison. Même si l'on vous compare au roi, au prêtre ou au pape de cette époque, vous êtes au paradis.
    Imaginez maintenant que quelqu'un revienne de sept ou huit cents ans dans le futur, de la société la plus avancée qui existera alors, et qu'il voie comment vous rêvez votre vie, ainsi que toute la société dans laquelle vous vivez. Parvenez-vous à distinguer l'évolution du rêve, la direction qu'il prend ? Comparée au passé, notre époque est un paradis. Comparée au futur, c'est un enfer.
    Un processus de guérison est donc en cours dans le monde. Au beau milieu de l'interaction entre le rêve et le rêveur, l'humanité tout entière évolue comme un seul être vivant. La raison en est que les nouveaux rêveurs qui ont assez de pouvoir envoient leur rêve en direction du rêve extérieur et commencent à le changer.
    Si nous sommes conscients, nous changeons le rêve et nous serons libérés du Parasite. Et nous le ferons ; ça, c'est la bonne nouvelle. Si je peux le faire, vous le pouvez aussi. Si vous pouvez le faire, e monde entier en est aussi capable. Nous y parviendrons tous. Tout ce que nous avons à faire est de guérir le rêveur ; guérir l'importance personnelle que nous nous accordons, guérir notre propre mental et prendre notre vraie place.

     

     

    Question : Y-a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour faciliter ce processus de guérison ?

    Don Miguel : Vous n’avez qu'à être qui vous êtes vraiment. Notre état naturel et d'aimer et d'être heureux. Il est facile d'être heureux. Il est facile de jouir de la vie. Vous n'avez pas besoin de suivre de tradition, ni de dogme. Il ne s'agit pas non plus d'acquérir davantage de savoir et de concepts mentaux ; il s'agit simplement d'être vivant. La mission de chacun d'entre vous est d'être heureux et c'est tout. Grâce à la conscience et à l'action, vous pouvez briser votre propre domestication et vivre votre vie d'après l'amour et non plus la peur. Avec de l'entraînement, vous pouvez devenir un maître du rêve et transformer tout votre rêve.

     

     

    Question : Donc notre mission est d'être heureux et de ne pas augmenter la quantité de poison ?

    Don Miguel : C'est un choix. Il m'a fallu beaucoup de temps pour ne plus accroître la quantité de poison. Cela m'a demandé beaucoup de conscience, beaucoup d'entraînement, parce que j'étais un maître du contraire. Si je répandais tant de poison, vous savez, c'est parce que je m'y étais beaucoup entraîné. J'ai ensuite pratiqué l'inverse jusqu'à la maîtrise. Action-réaction : si vous vous coupez le doigt, cela fait mal ; mais si vous veillez à ce qu'il reste propre, il ne s'infectera pas. Se laver le corps est une habitude. Ne rien prendre personnellement et ne pas faire de suppositions sont aussi des habitudes.

     

     

    Question : Vous dites que votre mission est d'être heureux, mais que faites-vous lorsqu'un être cher meurt, ou que vous perdez votre emploi ou la santé ?

    Don Miguel : Bien sûr, ces choses-là font mal, et pendant ce temps je ne serai peut-être pas heureux. Mais je n'ai pas choisi que quelqu'un meure ; je ne choisis pas de perdre mon emploi. Je ne choisis pas d'avoir le cancer ou la grippe, mais ce genre de choses arrive car le corps est vivant. Tout peut lui arriver. Si je suis ici, il peut être blessé par le poison des gens. Il peut être crucifié, fusillé ou encore battu. Si je suis dans la jungle, je peux être mordu par un serpent ou dévoré par un tigre. Je suis dans ce monde et je suis exposé à la vie comme chacun.
    La seule différence, c'est que -quoiqu'il arrive- je n'en fait pas une affaire personnelle. Si je peux éviter une situation pénible, je le fais ; ce ne sera pas mon choix. Si ma mère décède, bien sûr que j'en souffrirai. Si je me coupe le doigt, j'aurai aussi mal. Mais je ne vais pas contaminer ces événements avec du poison. Je n'essaierai pas de les justifier ni d'en rendre quiconque coupable. Je ne dirai pas : "Oh, mon Dieu, pourquoi m'as-tu pris ma mère ?" A quoi bon ? Ou, si ma femme me quitte, que Dieu la bénisse ! Je ne lui demanderai pas : "Qu'ai-je fait pour que tu me quittes ? Donne-moi une raison." Ce qu'elle pourrait dire ne pourrait qu'être utilisé contre moi. Je n'ai pas à comprendre pourquoi. Si elle veut partir, que Dieu la bénisse, et au revoir.

     

    Pratique de la Voie Toltèque, Don Miguel Ruiz

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  • QUE VOTRE PAROLE SOIT IMPECCABLE : 1er Accord Toltèque


    Selon comment elle est utilisée, la parole peut vous libérer ou vous asservir plus que vous ne pouvez l'imaginer. Tout le pouvoir magique dont vous disposez réside en elle.

     

    Question : Si quelqu'un me demande ce que je pense d'Untel et que je lui dis la vérité, j'ai l'impression de médire. Et si je ne dis pas la vérité, alors je lui mens. Que dois-je faire ?

    Don Miguel : Ne donnez aucune information. C'est le même conseil que me donnait mon grand-père : "Ne fourre pas ton nez là où personne n'en veut". Dites simplement : "Je n'ai pas d'opinion" ou "Cela ne te regarde pas".

     

     

    Question : Quand notre parole est impeccable, faut-il pour autant toujours dire la vérité, même si cela blesse autrui ? Comment puis-je avoir une parole impeccable sans nuire à mes relations ni blesser autrui ?

    Don Miguel : Ne pas mettre son nez là où personne n'en veut, c'est aussi une façon d'être impeccable. Vous n'avez pas le droit de vouloir changer le point de vue d'autrui. Vous n'avez pas besoin d'avoir raison et de donner tort aux autres, à cause de vos croyances. Ils ont le droit de souffrir, si c'Est-ce qu'ils veulent. Souvent, les gens n'ont pas envie qu'on leur dise la vérité ; ils veulent seulement que vous leur disiez ce qu'ils ont envie d'entendre. Il vous faut être assez intelligent pour comprendre que lorsqu'ils vous demandent quelque chose, les gens s'attendent à une réponse bien précise. Vous pouvez jouer leur jeu ou non ; à vous de décider. Mais vous n'êtes pas forcé de vous créer des tas d'ennemis en disant à tout le monde ce que vous pensez être vrai. Ce n'est pas ce qu'ils veulent entendre.
    Une fois encore, c'est une affaire de bon sens. Vous pouvez éviter la question ou vous pouvez leur dire que vous n'avez pas d'opinion à ce sujet. Le problème est que ces gens peuvent prendre ce que vous avez dit, en changer les mots, puis s'en servir pour médire. Bien des individus ne veulent votre point de vue que pour prouver ce qu'ils croient déjà d'eux-mêmes ou des autres. Ils viennent à vous et vous demandent : "Qu'en penses-tu ? Quelle est ton opinion de ceci ou de cela ?" Vous pouvez leur donner sincèrement votre opinion, mais ils la changeront. Puis, ils diront que vous avez dit ceci ou cela, et ils vous impliqueront dans leurs médisances.
    Ceci me rappelle autre chose que me disait mon grand-père. Il disait : "Lorsque tu sais que tu vas faire une bêtise, ferme ta bouche ; et si tu as déjà fait une bêtise, ferme la encore plus fort". N'essayez même pas d'arranger les choses ; vous ne ferez qu'aggraver la situation, car les gens transformeront tout ce que vous dites.
    Parfois vous donnez des informations à vos amis parce que vous leur faites confiance et que vous les croyez loyaux envers vous. Peut-être vous trouvez-vous avec votre meilleur ami et vous médisez de vous-même, en lui disant ce que vous pensez de vous et d'autres personnes, tout en supposant qu'il n'en dira rien à personne. Et c'est peut-être vrai, jusqu'à ce qu'il ne soit plus votre ami. Si quelque chose arrive et qu'il soit en colère ou blessé et rompe son amitié avec vous, il peut chercher à être quitte avec vous en révélant tout ce que vous avez partagé avec lui. Il y a une chose que vous devez savoir à propos de la médisance, c'est qu'elle commence avec vous-même. Ne médisez pas de vous-même.

     

     

    Question : Si j'ai une relation avec un individu qui n'est pas un bon communicateur ou qui n'aime pas communiquer avec moi, comment puis-je établir une bonne communication ?

    Don Miguel : Si quelqu'un ne veut pas vous écouter, pourquoi perdre votre temps à essayer de lui parler ? Si quelqu'un veut écouter ce que vous avez à dire, il essaiera d'utiliser son attention pour vous comprendre. Mais s'il ne souhaite pas vous prêter attention, pourquoi prendre la peine de passer du temps avec lui ? Ce n'est pas vraiment votre problème.
    J'enseignais autrefois à mes apprentis de s'entraîner à parler à un mur. Un mur ne réagit pas et vous ne vous attendez pas à ce qu'il comprenne ce que vous lui dites. Cherchez de nombreuses manières de dire la même chose et, en vous entraînant ainsi, vos compétences en communication s'amélioreront. S'il est vraiment important pour vous que telle personne vous comprenne, vous chercherez toutes les façons différentes de lui communiquer ce que vous voulez lui dire. Mais si elle ne vous comprend pas, cela ne dépend plus de vous. Vous avez fait de votre mieux ; vous n'avez plus à vous en soucier.

     

     

    Question : D'accord, mais qu'en est-il lorsque quelqu'un souhaite communiquer mais ne sait pas comment exprimer ses sentiments ? Que puis-je faire pour l'aider à communiquer ?

    Don Miguel : Eh bien, faites savoir à cette personne qu'elle a toute votre attention, que vous êtes disposé à écouter, que vous êtes prêt à communiquer. Vous l'invitez à communiquer, mais vous ne pouvez pas l'y forcer. Si cette personne est très importante à vos yeux - c'est votre propre enfant, votre mère, votre conjoint, quelqu'un dont vous ne pouvez éviter la présence - alors soyez disponible pour communiquer. Mais si elle ne veut pas communiquer, acceptez-la telle qu'elle est. Et s'il s'agit de quelqu'un que vous n'êtes pas forcé de fréquenter, alors ne le fréquentez pas, car il n'y a vraiment aucune joie à ne pas pouvoir communiquer.

     

     

    Question : Lorsque quelqu'un médit, comment l'arrêter avec le plus de tact possible ?

    Don Miguel : La meilleure façon de mettre un terme aux médisances des autres est de ne pas y réagir. Si vous y réagissez, vous encouragez ces individus à poursuivre. Si vous n'y réagissez pas et qu'ils voient que cela ne vous affecte pas, ils finissent par laisser tomber. Si vous n'acceptez pas le poison qu'ils vous envoient, celui-ci ne vous affectera pas.

     

     

    Question : J'ai de la peine à savoir comment dire à mes amis et mes collègues que je ne veux plus participer à leurs médisances et commérages. J'ai essayé de conclure un accord avec ma meilleure amie de ne plus médire, mais elle continue quand même. Comment puis-je respecter mon accord de ne pas médire sans paraître arrogante ni perdre mes amis ?

    Don Miguel : Pendant que vous brisez vos accords, vous vous retrouvez confrontée à des gens qui ne sont pas engagés dans ce même processus et vous n'avez aucun contrôle sur eux. Leur comportement est le résultat de leurs croyances et de leurs blessures. Ce qu'ils font à ce propos n'est pas votre affaire ni votre problème.
    Tout ce que vous pouvez faire, c'est de changer vos accords avec vous-même, ainsi que ceux que vous concluez avec autrui. Ces accords ont deux moitiés et chaque personne n'est responsable que de la sienne. Si vous concluez un accord avec quelqu'un et que cette personne le rompe, vous devez en conclure un autre si vous voulez rester en relation avec elle. Vous vous mentez si vous prétendez que cet accord tient toujours. Si cette personne ne tient pas sa parole, c'est à vous de décider si vous restez ou non, en fonction de votre intégrité personnelle.

     

     

    Question : Si je parle à un ami d'une connaissance commune, est-ce que cela signifie que je médis, même si je ne dis rien de mal sur cette personne ?

    Don Miguel : Les commérages peuvent partir de bonnes intentions, de mauvaises intentions, ou être dépourvus de toute intention. Mais même quand celui qui en est à l'origine n'a pas de mauvaises intentions, celui qui reçoit l'information peut la déformer et en faire quelque chose de mal intentionné. Celui qui entend l'information la digère, puis il la change selon sa perception.
    Tout ce que vous dites aux gens peut aussi être utilisé par leur Parasite. Celui-ci déformera et manipulera l'information que vous leur donnez, selon leur point de vue. C'est pour cela qu'il vaut mieux renoncer complètement aux commérages.

     

     

    Question : Qu'en est-il lorsqu'on essaie de vivre sa vie avec une parole impeccable et que l'on a un enfant qui, à cause de la société ou de ses amis ou de l'école, développe une parole qui n'est pas impeccable ? Je souhaite bien sûr que mon enfant soit impeccable. Que feriez-vous dans ce cas ?

    Don Miguel : Comme j'aime mes enfants, je souhaite qu'ils deviennent ce qu'ils doivent devenir.
    Réponse : Qu'ils soient heureux ou non ?
    Don Miguel : Leur bonheur ne dépend pas de moi ; il est fonction d'eux-mêmes. Ce n'est pas mon amour qui les rendra heureux, mais leur propre amour.

     

     

    Question : L'amour de soi est un concept que j'ai du mal à saisir. Par où dois-je commencer ?

    Don Miguel : Commencez par accepter qui vous êtes, tel que vous êtes en ce moment même, tout en sachant que vous n'êtes pas parfait d'après votre idéal de perfection. Il est toujours plus facile de commencer par l'acceptation de soi.
    Lorsque j'ai découvert que j'étais malade dans ma tête, que s'y logeait un Parasite, je me suis bien sûr rebellé contre ce Parasite, mais je me suis accepté tel que j'étais : un ange avec un Parasite. Je considère maintenant qu'il est acceptable d'être malade. Ce n'est pas un tort. Une maladie mentale est semblable à toute autre : vous ne vous jugez pas parce que vous avez la grippe. Nous avons une maladie caractérisée par un Parasite dans la tête. Vous n'en faites pas une affaire personnelle, bien entendu. Mais une fois que vous savez que ce Parasite est là, vous voulez être guéri. Vous voulez soigner votre grippe, non pas parce que vous pensez être mauvais, mais parce que vous avez la grippe. Vous n'êtes pas coupable d'avoir la grippe. Vous voulez simplement ne plus l'avoir.
    En ne vous acceptant pas, en fait, vous vous rejetez. Ensuite, comme nous supposons que les autres croient ce que nous croyons et sentent ce que nous ressentons, nous faisons la supposition qu'ils vont nous rejeter pour les mêmes raisons que nous nous rejetons nous-mêmes. Avant même que les autres nous aient rejetés, nous nous sommes rejetés nous-mêmes. Une fois que vous vous acceptez, vous pouvez aussi supposer que les autres vous accepteront tel que vous êtes. Tout le cycle d'action-réaction est brisé dès l'instant où vous vous acceptez tel que vous êtes.

     

     

    Question : Chaque fois que je pense à m'améliorer, je suis troublé car je ne m'accepte pas comme je suis. Comment puis-je m'accepter exactement comme je suis et cependant continuer de vouloir m'améliorer ?

    Don Miguel : Vous pouvez être conscient de vouloir vous améliorer, sans que la raison en soit que vous ne vous trouvez pas assez bien. Il est possible de vous améliorer sans vous rejeter.
    Mettons que vous avez longtemps été inconscient de vos réactions émotionnelles. Puis, enfin, pour une raison ou une autre, vous en devenez conscient. Auparavant, vous vous jugiez et vous vous punissiez à cause de ces réactions. Grâce à la conscience, vous découvrez que ces réactions étaient votre manière de vous entraîner à être vous-même. Mais le fait de savoir cela ne signifie pas que vous n'allez plus avoir ces réactions. Du moment que vous vous acceptez, même si vous avez encore ces réactions, vous ne vous jugez plus comme vous le faisiez avant. Comme par magie, si vous vous acceptez tel que vous êtes, avec vos réactions, vous cessez de vous juger ou de vous déclarer coupable d'avoir ces réactions. Si vous ne vous estimez plus coupable, vous ne vous punissez plus. Vous n'ajoutez plus de drames à vos réactions. Dès l'instant où vous vous acceptez, les choses se mettent à changer pour le mieux. En devenant conscient et en cessant de vous juger, vous vous êtes déjà amélioré.
    Si l'on se juge à cause de son Parasite, on lui donne plus de pouvoir. Rappelez-vous que le Parasite est très intelligent ; il fait une proposition et il l'accepte. Et lorsqu'il est découvert, il dit : "Je ne veut plus du Parasite. Débarrassons-nous en". Et nous sommes d'accord avec lui. Vous voyez l'astuce ? C'est le Parasite qui parle et qui écoute en même temps. Le Parasite dit : "D'accord, rebellons-nous", et nous disons "Je serai un grand guerrier spirituel". Plus tard le Parasite dit : "Quel piètre guerrier je fais ! Je continue de prendre les choses personnellement et de faire des suppositions". La raison en est que c'est le Parasite qui fait la proposition et que c'est encore lui qui dit être d'accord.
    C'est le Parasite qui pense, pense, pense. Et vous, où êtes-vous ? Ce serpent dans l'Arbre du Savoir est vraiment un génie. Il a pris possession de nous. Mais du moment que l'on s'accepte - d'accord, j'ai un Parasite - ce n'est plus un problème. On ne joue plus le jeu du Parasite. On apprend à contrôler ses émotions et, lorsqu'on y parvient, on ne nourrit plus le Parasite. La seule façon de contrôler ses émotions est de s'accepter comme on est. Lorsque l'on apprend à rire de soi, on commence à se comporter d'une façon que le Parasite ne peut prévoir. A ce moment, bien sûr, le Parasite va essayer de proposer un accord stipulant qu'il est acceptable de rire de soi. C'est pourquoi les Toltèques nous enseignent à être des chasseurs, à être conscients de ce que fait le Parasite, car lui nous chasse toujours : nous devons donc apprendre à le chasser aussi.

     

    Pratique de la Voie Toltèque, Don Miguel Ruiz

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  • QUOI QU'IL ARRIVE, N'EN FAITES PAS UNE AFFAIRE PERSONNELLE : 2ème Accord Toltèque


    Chacun vit dans son propre rêve, dans sa propre tête ; chacun est dans un monde totalement différent de celui dans lequel vous vivez. Mêmes lorsqu'une situation paraît très personnelle, même lorsque vous vous faites insulter, cela n'a rien à voir avec vous.



    Question : Le 2ème accord, quoi qu'il arrive n'en faites pas une affaire personnelle, est vraiment celui que je veux maîtriser dans ma vie, mais je ne parviens pas à voir comment les critiques d'autrui à mon égard ne sont pas personnelles. Si un de mes amis ou mon patron dit quelque chose qui me blesse vraiment, comment pouvez-vous dire que ce n'est pas personnel ou que cela ne me concerne pas ?

    Don Miguel : J'aimerais que vous imaginiez que vous vous réveillez un jour en France ou en Italie, il y a 800 ans. Vous comprenez parfaitement la langue, mais vous voyez cette société depuis le point de vue que vous avez maintenant, en fonction de votre savoir actuel, avec toutes les croyances que vous avez sur vous-mêmes, la société, la science, la psychologie, la sociologie, tout.
    J'aimerais que vous imaginiez, comment les gens se traitaient les uns les autres en France ou en Italie durant le Moyen-Âge. Imaginez quelles sont leurs croyances à propos de tout - la religion, la mort, la science, la médecine. Certaines personnes ne se baignent pas durant des mois parce que c'est un péché.
    Pensez aux jugements moraux de cette société : ce qui est juste, ce qui est faux, ce que les gens croient être vrai ou faux. Imaginez ce que c'est qu'être une femme à cette époque, avec la mentalité d'aujourd'hui. Si vous commencez une relation amoureuse, comment allez-vous la gérer ? Mettez-vous dans cette situation durant quelques instants.
    Qu'allez-vous faire quand les gens de cette société vont se mettre à vous juger ? Vous pourriez être le plus grand instructeur de cette société, vous pourriez représenter un ange ou un messager pour ces gens, mais ceux-ci peuvent vous tuer à cause de vos croyances. Sachant qu'ils peuvent vous tuer pour cela, comment allez-vous agir avec eux ?
    Sachant ce que vous savez, et connaissant ce qu'ils croient, la façon dont-ils rêvent, allez-vous faire des suppositions ? Allez-vous faire une affaire personnelle de ce qu'ils vous disent, de ce qu'ils croient, de leur façon de vous juger ? Allez-vous être blessé émotionnellement par les jugements qu'ils auront sur vous, sachant comment ils rêvent ? Il est idiot de penser que vous puissiez prendre cela personnellement. Il est idiot de penser que vous puissiez vous sentir blessé émotionnellement par leurs jugements.

    Réponse : D'accord, je pense que c'est vrai, mais je me rendrais aussi compte que ces gens ont une vision différente des choses.

    Don Miguel : Tous les gens que vous rencontrez ont une vision différente des choses, même en ce moment. Imaginez que votre patron au travail a les croyances d'il y a 800 ans. Étant donné votre façon de penser actuellement, vous ne souffrirez pas, car les crises que votre patron est susceptible de faire ne vous affecteront plus. Bien sûr, vous vous retiendrez de rire parce que cela porterait à conséquences. Si vous vous mettiez à essayer de rire des prêtres, il y a 800 ans, vous étiez mort. Il vous fallait apprendre alors à ne pas rire d'eux.
    La même chose est valable aujourd'hui. Les gens ont tout simplement des points de vue différents. Vous savez, le comportement des Parasites des autres est amusant. Croyez-moi, j'en rirais si ce n'était pas en même temps si dramatique. L'une des suggestions que je fais souvent est d'apprendre à rire de soi-même. Si vous apprenez à rire de vous chaque fois que votre Parasite ou celui d'autrui vous a eu, au lieu de vous juger ou de juger autrui, vous passerez du bon temps ! Bien sûr, quand vous aurez affaire à des gens malades, vous leur servirez de miroir, c'est tout. Mais ce sera drôle de voir toutes les réactions de votre Parasite.

    Réponse : D'accord, je comprends maintenant. Et cependant, cela va quand même être un défi de penser que c'est drôle lorsque quelqu'un m'humilie ou m'agresse verbalement.

    Don Miguel : Ce qui nous arrive de plus drôle ne nous semble pas si drôle sur le moment. Nous en rions plus tard, mais sur le moment nous sommes pris par notre Parasite, ce qui veut dire que notre maladie mentale est en pleine crise.
    Lorsque la colère sort et prend le dessus sur nous, la présence du Parasite est évidente, même lorsque nous ne le sentons pas, cela ne signifie pas que notre mental soit guéri. Nous n'avons peut-être pas de crise dans l'instant, mais le Parasite est là, guettant l'occasion de sortir. Il sort quand nous avons une crise, laquelle peut se manifester de diverses manières, mais nous ressemblons alors à la petite fille de "l'exorciste" qui est possédée par les démons.
    Lorsque je me suis réveillé du rêve de la planète, j'ai découvert que tout mon entourage était possédé comme cette petite fille dans ce film. Mais les gens ne le savant pas parce que leur comportement leur paraît normal. Les gens sont possédés, et ce qui les possède est étonnant à voir. Le Parasite vit leur vie. Et le grand Parasite est constitué de tous ces petits Parasites qui se nourrissent de nos émotions. Je les appelle mangeurs d'ordures, car de mon point de vue c'est bien cela qu'ils dévorent.
    La prochaine fois que vous vous mettez en colère, que vous êtes jaloux ou triste, mettez un miroir devant vous et regardez votre expression ; comparez votre visage avec celui de la petite fille du film.
    Qui se trouve derrière ce visage ? Il n'y a pas de quoi avoir peur ; vous n'avez pas besoin de vous mettre à prier tout de suite. Vous avez été comme cela toute votre vie et cela ne vous a pas détruit. Le Parasite a déjà fait de son mieux pour vous détruire, donc cela ne peut pas s'aggraver, cela ne peut que s'améliorer. Rappelez-vous seulement ceci : chaque fois que vous voyez un humain en colère, chaque fois que vous remarquez de l'envie ou de la jalousie chez autrui, il ou elle est possédé ( e). Il n'y a là rien de personnel.

     

    Question : Je fais de mon mieux pour ne pas réagir personnellement. Je comprends qu'il ne s'agit pas de moi, mais quand les gens me critiquent ou disent des paroles blessantes, je me sens quand même vraiment mal.
    Où est mon erreur ?

    Don Miguel : Vous ne commettez pas d'erreur. Vous vous sentez comme cela parce que vous croyez ce qu'ils disent, parce que vous alignez vos croyances sur les leurs. Ce que les autres disent ne vous affecte que si vous y croyez.
    Imaginez que vous êtes un enfant et que vous commettez une petite erreur qui énerve votre père. Vous ne savez même pas quelle est cette erreur, mais votre père est en colère et il dit "Tu es stupide ; tu devrais avoir honte de toi". Vous êtes d'accord avec votre père et vous mettez votre foi dans cet accord ; vous y croyez à 100%, sans l'ombre d'un doute.
    Vous grandissez et maintenant vous dites "Je suis intelligente ; ce n'est pas vrai que je sois stupide". Mais lorsque quelqu'un vous dit : "Ce que tu as fait était stupide ; tu devrais avoir honte de toi", vous y réagissez immédiatement par la colère, car vous avez cru ce que cette personne vous a dit. Vous avez gardé ce savoir dans votre tête, cet accord selon lequel il est vrai que vous soyez stupide. Plus tard, lorsque quelqu'un touche cette écharde, vous y réagissez avec beaucoup de douleur émotionnelle. Mais si vous ne croyez pas ce que l'on vous a dit, vous ne réagissez pas. Ou vous riez.
    Si vous croyez en votre valeur et que quelqu'un vous dise "Tu ne mérites pas cela", cela ne vous affecte pas parce que vous n'y croyez pas. Vous êtes d'accord sur vos mérites, alors vous riez et vous dites "Oui, oui, c'est cela", mais vous n'y croyez pas. Et comme vous n'y croyez pas, cela ne vous affecte pas.

     

    Pratique de la Voie Toltèque, Don Miguel Ruiz

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  • NE FAITES PAS DE SUPPOSITIONS : 3ème Accord Toltèque


    Nous avons tendance à faire des suppositions à propos de tout. Le problème est que nous croyons ensuite qu'elles sont vraies. Nous faisons des suppositions quant aux raisons d'agir d'autrui, nous les interprétons de travers, nous en faisons une affaire personnelle, et nous finissons par créer tout un drame pour rien du tout.

     

    Question : Comment fait-on pour arrêter de faire des suppositions ? Mon mental démarre et pense à 36 choses, puis je souffre sans aucune raison valable.

    Don Miguel : Le problème est que vous pensez trop. Vous êtes beaucoup trop intelligent. Vous pensez, pensez, pensez. Votre mental est comme un cheval sauvage qui vous emmène là où il veut. Vous n'avez aucun contrôle sur toutes vos pensées, toutes vos suppositions - pas qu'une seule, un univers entier de suppositions. Vous pensez trop. Quel besoin avez-vous de penser ? J'apprends à mes apprentis à devenir des maîtres de la pensée.
    Pour moi, la pensée est un outil de communication. Je pense très peu. Je peux ne pas penser durant des heures, et pas parce que je suis stupide. Je ne pense pas parce que je n'ai pas besoin de penser. Ce que je sais, je le sais. Je suis plein de savoir, mais pourquoi aurais-je besoin de penser à ce que je sais ?
    Penser, penser, penser. Que fait-elle ? Que fait-il ? Qu'en est-il de ceci ? Et de cela ? Et si ceci arrivait ? Et si cela se produisait ?
    Le seul fait de penser "et si…" provoque tout un drame dans notre vie. Chaque être humain peut beaucoup penser, or penser génère de la peur. C'est deux heures du matin et vous continuez de penser, penser, penser. Vous devez dompter votre cheval et apprendre à le monter. Il doit vous obéir et vous conduire là où vous voulez.
    Vous savez, il existe une manière impeccable de penser. Si vous avez un problème, c'est le moment de penser. Une fois que vous avez fait un choix quant à la manière de le résoudre, il est temps d'arrêter de penser et de passer à l'action. Maintenant vous connaissez la solution : c'est fini. Mais, devinez quoi ? Vous avez un problème, vous pensez à une solution, mais vous ne vous arrêtez pas de penser. Vous trouvez une autre solution et vous ne vous arrêtez toujours pas. Vous continuez de penser et vous découvrez encore d'autres solutions.
    Si vous n'avez qu'une solution, vous disposez de toute la puissance de votre intention et vous pouvez le résoudre. Si vous avez deux solutions, votre intention se divise en deux. Trois solutions : vous perdez du pouvoir. Bientôt vous êtes tout confus et vous devez penser pour savoir quelle solution est la meilleure. Lorsque vous êtes confus, vous vous sentez impuissant, et vous avez besoin que l'on vous dise quoi faire. Faire des suppositions, c'est tout ce qui a trait à la pensée. Si vous arrêtez simplement de penser, vous cessez de faire des suppositions. Vous devez apprendre à dompter votre cheval.

     

     

    Question : Ma question concerne le savoir et les suppositions. Je me demandais si les voix que j'entends dans ma tête et ce que vous appelez "savoir" sont la même chose que les suppositions ?

    Don Miguel : Qu'est-ce qu'une supposition ?

    Réponse : Dans mon cas, c'est penser que je sais, donc c'est du savoir. Bon, d'accord, vous y avez répondu.

    Don Miguel : On peut tout répartir en 3 catégories : ce que nous savons, c'est-à-dire le connu ; et ce que nous ne savons pas, c'est-à-dire l'inconnu ; et ce que nous ne saurons jamais, c'est-à-dire l'inconnaissable. Nous ne savons que ce que nous savons : notre savoir.
    Nous ne savons que l'information accumulée dans notre tête au moyen de nos accords. Nous savons la réalité que nous percevons, nous savons ce qu'est notre rêve, notre point de vue.
    L'inconnu, c'est une autre histoire. Voyez-vous la femme assise à côté de vous ? Vous vous créez une image d'elle et vous la projetez sur elle. Vous ne savez d'elle que ce que vous projetez, qui représente le connu pour vous. Mais ce qu'elle a dans sa tête, cela, c'est l'inconnu. Vous pouvez faire la supposition de savoir ce qu'elle a dans sa tête. Vous pouvez supposer savoir qui sont vos enfants, ou votre père, ou votre mère, ou même votre chien, mais vous ne savez rien d'eux. Vous ne savez que ce que vous croyez à leur sujet ; et cela n'est vrai que pour vous et pour personne d'autre, parce qu'il s'agit de votre rêve. La vérité, c'est que vous ne les connaîtrez jamais. Vous vous connaissez à peine vous-même, mais vous prétendez connaître les autres.
    Vous êtes seulement au courant de ce que vous dit votre savoir. Votre savoir n'est constitué que des jugements que vous pouvez prononcer sur tout le monde, de vos interprétations, de votre point de vue personnel. Vous ne savez pas ce que les autres ressentent, ce qu'ils pensent, ce qu'ils croient, ce dont-ils rêvent. Et vous supposez qu'ils croient ce que vous croyez, qu'ils ressentent ce que vous ressentez, qu'ils voient le monde comme vous le voyez. Et c'est donc le savoir qui vous contrôle. Comme je l'ai dit avant, si nous contrôlons le savoir, il devient un moyen de communication. On ne fait pas de supposition, on pose des questions. Les gens peuvent alors nous répondre et nous dire ce qu'il y a dans leur monde. Alors, on sait de quoi est fait leur rêve et ils peuvent communiquer. C'est aussi simple que cela. Inutile de faire des suppositions. Mais on sait aussi qu'ils nous diront ce qu'eux savent. Cela ne signifie pas que cela soit vrai.

    Réponse : Maintenant je vois vraiment comment le fait de faire des suppositions génère de nombreux malentendus entre les gens.

    Don Miguel : Même si nous ne faisons pas de suppositions, il est facile de voir pourquoi les humains parviennent à peine à se comprendre. Les gens nous envoient une image déformée et nous la déformons encore plus par nos propres croyances. Voilà ce qu'il en est. Voilà comment les humains rêvent ; comment nous interagissons les uns avec les autres. Les gens projettent sur nous l'image de leur rêve, et nous la déformons selon ce que nous voulons croire. Nous devons faire en sorte que tout ce que nous percevons colle avec ce que nous croyons déjà, afin d'être sûr que ce que nous croyons est vrai. Voilà pourquoi cela nous intéresse davantage de capter l'attention des autres, afin de projeter notre point de vue sur eux que d'écouter ce qu'ils ont envie de nous dire.



    Pratique de la Voie Toltèque, Don Miguel Ruiz

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  • NE FAITES PAS DE SUPPOSITIONS : 4ème Accord Toltèque


    Nous avons tendance à faire des suppositions à propos de tout. Le problème est que nous croyons ensuite qu'elles sont vraies. Nous faisons des suppositions quant aux raisons d'agir d'autrui, nous les interprétons de travers, nous en faisons une affaire personnelle, et nous finissons par créer tout un drame pour rien du tout.

     

    Question : Comment fait-on pour arrêter de faire des suppositions ? Mon mental démarre et pense à 36 choses, puis je souffre sans aucune raison valable.

    Don Miguel : Le problème est que vous pensez trop. Vous êtes beaucoup trop intelligent. Vous pensez, pensez, pensez. Votre mental est comme un cheval sauvage qui vous emmène là où il veut. Vous n'avez aucun contrôle sur toutes vos pensées, toutes vos suppositions - pas qu'une seule, un univers entier de suppositions. Vous pensez trop. Quel besoin avez-vous de penser ? J'apprends à mes apprentis à devenir des maîtres de la pensée.
    Pour moi, la pensée est un outil de communication. Je pense très peu. Je peux ne pas penser durant des heures, et pas parce que je suis stupide. Je ne pense pas parce que je n'ai pas besoin de penser. Ce que je sais, je le sais. Je suis plein de savoir, mais pourquoi aurais-je besoin de penser à ce que je sais ?
    Penser, penser, penser. Que fait-elle ? Que fait-il ? Qu'en est-il de ceci ? Et de cela ? Et si ceci arrivait ? Et si cela se produisait ?
    Le seul fait de penser "et si…" provoque tout un drame dans notre vie. Chaque être humain peut beaucoup penser, or penser génère de la peur. C'est deux heures du matin et vous continuez de penser, penser, penser. Vous devez dompter votre cheval et apprendre à le monter. Il doit vous obéir et vous conduire là où vous voulez.
    Vous savez, il existe une manière impeccable de penser. Si vous avez un problème, c'est le moment de penser. Une fois que vous avez fait un choix quant à la manière de le résoudre, il est temps d'arrêter de penser et de passer à l'action. Maintenant vous connaissez la solution : c'est fini. Mais, devinez quoi ? Vous avez un problème, vous pensez à une solution, mais vous ne vous arrêtez pas de penser. Vous trouvez une autre solution et vous ne vous arrêtez toujours pas. Vous continuez de penser et vous découvrez encore d'autres solutions.
    Si vous n'avez qu'une solution, vous disposez de toute la puissance de votre intention et vous pouvez le résoudre. Si vous avez deux solutions, votre intention se divise en deux. Trois solutions : vous perdez du pouvoir. Bientôt vous êtes tout confus et vous devez penser pour savoir quelle solution est la meilleure. Lorsque vous êtes confus, vous vous sentez impuissant, et vous avez besoin que l'on vous dise quoi faire. Faire des suppositions, c'est tout ce qui a trait à la pensée. Si vous arrêtez simplement de penser, vous cessez de faire des suppositions. Vous devez apprendre à dompter votre cheval.

     

    Question : Ma question concerne le savoir et les suppositions. Je me demandais si les voix que j'entends dans ma tête et ce que vous appelez "savoir" sont la même chose que les suppositions ?

    Don Miguel : Qu'est-ce qu'une supposition ?

    Réponse : Dans mon cas, c'est penser que je sais, donc c'est du savoir. Bon, d'accord, vous y avez répondu.

    Don Miguel : On peut tout répartir en 3 catégories : ce que nous savons, c'est-à-dire le connu ; et ce que nous ne savons pas, c'est-à-dire l'inconnu ; et ce que nous ne saurons jamais, c'est-à-dire l'inconnaissable. Nous ne savons que ce que nous savons : notre savoir.
    Nous ne savons que l'information accumulée dans notre tête au moyen de nos accords. Nous savons la réalité que nous percevons, nous savons ce qu'est notre rêve, notre point de vue.
    L'inconnu, c'est une autre histoire. Voyez-vous la femme assise à côté de vous ? Vous vous créez une image d'elle et vous la projetez sur elle. Vous ne savez d'elle que ce que vous projetez, qui représente le connu pour vous. Mais ce qu'elle a dans sa tête, cela, c'est l'inconnu. Vous pouvez faire la supposition de savoir ce qu'elle a dans sa tête. Vous pouvez supposer savoir qui sont vos enfants, ou votre père, ou votre mère, ou même votre chien, mais vous ne savez rien d'eux. Vous ne savez que ce que vous croyez à leur sujet ; et cela n'est vrai que pour vous et pour personne d'autre, parce qu'il s'agit de votre rêve. La vérité, c'est que vous ne les connaîtrez jamais. Vous vous connaissez à peine vous-même, mais vous prétendez connaître les autres.
    Vous êtes seulement au courant de ce que vous dit votre savoir. Votre savoir n'est constitué que des jugements que vous pouvez prononcer sur tout le monde, de vos interprétations, de votre point de vue personnel. Vous ne savez pas ce que les autres ressentent, ce qu'ils pensent, ce qu'ils croient, ce dont-ils rêvent. Et vous supposez qu'ils croient ce que vous croyez, qu'ils ressentent ce que vous ressentez, qu'ils voient le monde comme vous le voyez. Et c'est donc le savoir qui vous contrôle. Comme je l'ai dit avant, si nous contrôlons le savoir, il devient un moyen de communication. On ne fait pas de supposition, on pose des questions. Les gens peuvent alors nous répondre et nous dire ce qu'il y a dans leur monde. Alors, on sait de quoi est fait leur rêve et ils peuvent communiquer. C'est aussi simple que cela. Inutile de faire des suppositions. Mais on sait aussi qu'ils nous diront ce qu'eux savent. Cela ne signifie pas que cela soit vrai.

    Réponse : Maintenant je vois vraiment comment le fait de faire des suppositions génère de nombreux malentendus entre les gens.

    Don Miguel : Même si nous ne faisons pas de suppositions, il est facile de voir pourquoi les humains parviennent à peine à se comprendre. Les gens nous envoient une image déformée et nous la déformons encore plus par nos propres croyances. Voilà ce qu'il en est. Voilà comment les humains rêvent ; comment nous interagissons les uns avec les autres. Les gens projettent sur nous l'image de leur rêve, et nous la déformons selon ce que nous voulons croire. Nous devons faire en sorte que tout ce que nous percevons colle avec ce que nous croyons déjà, afin d'être sûr que ce que nous croyons est vrai. Voilà pourquoi cela nous intéresse davantage de capter l'attention des autres, afin de projeter notre point de vue sur eux que d'écouter ce qu'ils ont envie de nous dire.


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